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El Hadj Papa Cissé GUEYE : «L’OFNAC ne devrait pas s’appuyer sur des statistiques issues d’un sondage, pour publier ces conclusions lourdement préjudiciables à la Gendarmerie et la Police»

TRIBUNE LIBRE
Lundi 25 Décembre 2017

El Hadj Papa Cissé GUEYE : «L’OFNAC ne devrait pas s’appuyer sur des statistiques issues d’un sondage, pour publier ces conclusions lourdement préjudiciables à la Gendarmerie et la Police»
Les militaires de la Gendarmerie sont soumis à une obligation de réserve. Notamment leur liberté d’expression qui est subordonnée à des préalables. Mais en dépit de cette mesure, j’entrevois déjà à travers des réseaux sociaux, des réactions timides de certains cadres de cette institution. Sans doute parce que blessés dans leur amour propre, tout comme des retraités. Par rapport à la publication de l’OFNAC qui soutient que la Gendarmerie qu’ils ont choisie de servir avec honneur et patriotisme fait partie des plus corrompus de ce pays.
 
Soucieux donc que dans le futur des circonstances peuvent en créer d’autres analogues, l’ancien militaire de la Gendarmerie que je suis, sur la demande de plusieurs collègues, estime être en droit de faire une représentation par cette présente contribution qui va dans le sens d’éviter des situations de même nature. Parce que pouvant fragiliser des institutions comme la Gendarmerie et la Police qui sont investies d’un rôle capital au sein de la nation.
 
Dommage, qu’il faut déplorer à juste titre ce qui s’est passé. Le coup est déjà parti et les conséquences pourraient être désastreuses. Même des excuses publiques de l’OFNAC ne pourraient pas estomper ses assertions lourdement préjudiciables à ces institutions. Car les générations futures retiendront que la Gendarmerie et la Police faisaient partie des plus corrompus de ce pays selon un document officiel. Naturellement, nous comprenons parfaitement l’amertume occasionnée par cette assertion au sein des militaires de la Gendarmerie en activité, tout comme nous autres personnels admis à la retraite.  Aussi, il nous appartient nous retraités et amis de la Gendarmerie, d’être des acteurs actifs en aidant, soutenant et défendant le prestige de notre institution, en lieu et place de ceux-là qui sont privés de liberté d’expression pour le faire. 
 
D’ailleurs beaucoup de collègues offusqués par cette regrettable situation m’ont appelé pour m’inviter à faire cette présente contribution aux fins d’éclairer l’opinion et sauvegarder l’honneur de la Gendarmerie.

En somme, une démarche qui pourrait s’inscrire comme une bonne signification de cette problématique de la vie en société que transcende l’exercice de ce beau métier de Gendarme qui se poursuit au-delà même de la durée du service actif. Signifie encore que nous appartenons tous à une même famille que représente la «MARECHAUSSEE».
L’OFNAC qui a entre autres missions d’enquêter sur des pratiques avant de soumettre ses conclusions suivies de recommandations à l’autorité compétente, aurait pu respecter l’orthodoxie en la matière, pour permettre d’identifier les coupables des faits incriminés. Au lieu de stigmatiser des institutions comme la Gendarmerie et la Police en les mettant au banc des accusés sur simplement la base d’estimations.  
 
Autant l’OFNAC constitue un organisme qui doit être respecté, autant la Gendarmerie et la Police sont en droit de jouir du même privilège. Un Etat de droit peut fonctionner sans l’OFNAC, mais sans une Police et une Gendarmerie républicaines, un Etat ne peut pas fonctionner. D’où la nécessité d’éviter des situations de nature à jeter le discrédit sur ces institutions, voire entamer le moral de leurs personnels.  
 
En effet, le souci de l’OFNAC d’informer l’opinion des informations en sa possession comme le prévoit sa mission, ne doit pas faire obstacle aux vérifications voire recoupements préalables, pour avoir la preuve des allégations fournies. Au besoin en diligentant une enquête avant d’incriminer qui que ce soit. Car des résultats de cette enquête dépendent la réparation du préjudice de la victime, l’ordre social, mais aussi la culpabilité ou l’innocence. Subséquemment, l’honneur voire la liberté des personnes soupçonnées, car c’est de cela qu’il s’agit. 

Un principe de droit élémentaire nous apprend, que tant que sa culpabilité n’est pas encore établie, le témoin entendu au cours d’une enquête doit toujours être considéré comme une personne soupçonnée. Encore moins une institution républicaine. C’est ce qu’il convient d’appeler : «La présomption d’innocence». 
 
En conséquence de quoi, l’OFNAC ne devrait pas de mon point de vue s’appuyer sur des statistiques issues d’un sondage, fut-il celui d’un expert, pour publier ces conclusions lourdement préjudiciables à  des institutions républicaines comme la Gendarmerie et la Police. Ces institutions qui assurent même au péril de la vie de leurs personnels, la stabilité, la sécurité des personnes et des biens, voire la liberté d’aller et de revenir. Autrement dit, ceux-là qui ont choisi de mener sans désemparer une lutte farouche contre cette insécurité latente et endémique, qui envahit le quotidien des sénégalais et étrangers vivants sur ce territoire.
 
Au demeurant, s’agissant toujours de la corruption, dans le souci de l’équilibre du traitement de l’information,  je dois avouer que même si l’ampleur du mal a été exagérée en prétextant que la Gendarmerie et la police font partie des secteurs les plus corrompus, force est de reconnaitre que d’une part, certains agents mettent à profit leur présence sur des axes routiers pour se livrer malheureusement à ce qu’il convient d’appeler la «petite corruption». Une pratique lourdement préjudiciable aux nobles idéaux qui fondent une république. Heureusement que ces agents sans scrupule, représentent une infime minorité que la Gendarmerie cherche toujours à identifier, même par des moyens peu orthodoxes (déguisements – pièges- caméra de surveillance et autres) pour avoir une preuve de leur culpabilité, pouvant permettre de les traduire devant la justice, sans préjudice de sanctions disciplinaires encourues.
 
Sous ce rapport, il convient de rappeler, que voilà une situation qui interpelle de nouveau la vigilance de leurs chefs auprès de qui sont placés ces agents véreux et cupides. Un fléau certes qui sévit partout même dans d’autres milieux insoupçonnés de l’administration, voire le monde tout entier. Mais qui ne saurait justifier la léthargie de leurs chefs hiérarchiques qui ont l’obligation de surveillance et de contrôle des éléments placés sous leurs ordres. 
 
C’est pour ce motif que le Haut Commandement de la Gendarmerie soucieux d’annihiler ce phénomène qui gangrène notre société et de consolider les acquis nobiliaires légués par d’illustres anciens, fait de la lutte contre la corruption une préoccupation majeure.
 Elle figure en bonne place dans les activités au niveau de tous les échelons de la hiérarchie, qui ont été instruits de trouver une alchimie indispensable, quel qu’en soit le prix, aux fins de mettre hors d’état de nuire les auteurs de cette pratique que rien ne justifie. Une pratique qui au-delà des conséquences économiques et autres, se trouve lourdement préjudiciable à l’image de marque de la Gendarmerie.  Tous les Commandements qui se sont succédé à la tête de la Gendarmerie n’ont cessé de faire remarquer que c’est une priorité pour l’Etat qui tient à empêcher à tout prix non seulement à ce phénomène véritable « aiguillon du débat politique » de croître mais quoique difficile, d’être éradiqué.  
 

En considération de tous les motifs qui précédent, je pense qu’il n’est pas superflu, de mettre à profit cette opportunité, pour rappeler à l’attention de l’opinion, une partie de l’historique de la Gendarmerie nationale sénégalaise. Aux fins de sensibiliser les populations à apporter leur soutien et leur concours à cette prestigieuse institution dans l’accomplissement de ses missions gigantesques.

La Gendarmerie nationale sénégalaise est investie d’une mission transversale qui couvre tout le spectre de la vie de la nation depuis sa naissance à nos jours. Elle constitue un instrument de gouvernance sécuritaire, qui se distingue par son efficacité, dans l’exécution des missions d’ordre judiciaire, administratif, militaire voire économique. Naturellement pour résumer, cette institution est devenue sénégalaise en 1960. Mais sa présence sur le territoire national remonte à bien longtemps avant les indépendances. La gendarmerie est en effet un pilier de l’Etat de droit avant d’être un outil sécuritaire efficace. Par son organisation, son fonctionnement et les valeurs qui guident l’action de son personnel, elle a une vocation d’instrument de consolidation de l’Etat. 

Cet engagement la place au cœur du dispositif de sécurité et de défense. Ainsi, elle a su répondre efficacement à chaque fois qu’il est nécessaire. Force de défense, de sécurité intérieure et de police, la Gendarmerie est une institution stratégique au service de l’Etat. Elle est née avec l’Etat qu’il a accompagné dans la loyauté surtout en période de troubles, se tenant loin du jeu politique et des querelles partisanes.

Les innombrables missions accomplies par cette prestigieuse institution depuis notre souveraineté nationale, illustrent parfaitement la raison d’être de la Gendarmerie comme force militaire et partie intégrante des forces Armées. La Gendarmerie sénégalaise inspire aux autorités et aux populations, un modèle de professionnalisme, de sacrifice, de loyauté et d’esprit républicain. Sa neutralité et son impartialité, mais aussi l’esprit de sacrifie, de courage de ses hommes dans l’accomplissement de leur devoir, lui ont valu la confiance des autorités étatiques et l’estime des populations en général.

Aussi, c’est en reconnaissance à sa participation active à la vie de la nation sénégalaise, que le Président Léopold Sédar SENGHOR premier Chef d’Etat du Sénégal, a rendu à cette institution un des plus beaux hommages au moment de quitter le pouvoir, sur les pages de son livre d’or : 
«En prenant ma retraite politique pour passer le flambeau à la génération suivante, je suis heureux d’adresser toutes mes félicitations à la Gendarmerie nationale.
Ce n’est pas un hasard, si en son temps, j’ai décidé que la garde présidentielle serait composée de gendarmes. Arme d’élite grâce à la riche variété de leurs connaissances en matière de défense militaire et de sécurité civile, les gendarmes, depuis notre indépendance nationale acquise en 1960, se sont montrés disciplinés, instruits, efficaces parce qu’animés d’un patriotisme au-dessus de tout éloge. 
En leur faisant mes adieux, je leur renouvelle ma confiance pour l’honneur de la nation et la sécurité des sénégalais. Ils seront toujours à la hauteur de leurs devoirs ».
Signé Président Léopold Sédar SENGHOR.

Ces missions régaliennes et ce témoignage devraient contribuer à encourager ceux qui ont choisi de servir leur pays à partir de notre Gendarmerie dans la droiture et l’exemplarité et non le contraire. Quand bien même ils seraient infiltrés par d’autres sans ambition, comme dans toute corporation qui renferme la bonne graine et l’ivraie qu’il importe d’identifier et de mettre hors d’état de fragiliser cette institution. 

El Hadj Papa Cissé GUEYE
A/M Gendarmerie (er) COMICO 
Tél : (+) 221.77 639 13 67
E-mail gpapacisse@hotmail.fr

 

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