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Génial, Niamagne !

MEDIAS
Dimanche 19 Mars 2017

Grande figure de la presse, ancien journaliste au Soleil des années 1970 à la décennie 90, Mansour Niang dit Niamagne est décédé le 27 février à Dakar. Le journaliste Momar Seyni Ndiaye, qui a servi avec lui au Soleil, lui rend hommage.


Mansour Niang dit Niamagne décédé le 27 février à Dakar
Mansour Niang dit Niamagne décédé le 27 février à Dakar
Simple, modeste, Mansour Niang dit Niamagne, n’en était pas moins un grand homme. Sa voilure intellectuelle et professionnelle dépassait de loin son apparence physique frêle. L’amplitude de ses connaissances coraniques tranchait nettement d’avec sa conception libérale et sa tolérance religieuse. Sans toutefois que les vertus cardinales de la foi en eussent altérées. Rien de ce qui dépeint les tartufes de la foi et autres zélés fieffés ne le touchait. Son dimension sociale et humaine teintée  d’esprit solidaire,  faisaient de lui un homme de tous les milieux, capables de s’adapter partout, et de s’accommoder avec tous les profils, même les plus inconvenants.

Personne ne pouvait résister à son humour désarmant, sa pugnacité à toute épreuve. Niamagne pouvait tout donner et tout obtenir sans rien perdre de son âme et de ses principaux fondamentaux. Il savait tout faire, tout trouver, en transcendant les limites du temps et de l’espace ainsi  toutes les formes  d’inhibitions. On entrait chez Niamagne avec des problèmes les plus coriaces, on en sortait avec des solutions les plus inespérées. Enseignant d’abord, puis journaliste, il a bouclé sa carrière comme créatif en tous genres. Rien dans l’impression, l’édition, l’informatique, l’électronique, rien n’était exclu de son cortex éclectique  que les plus élevés grades universitaires ne pouvaient octroyer.

C’était ça Niamagne !

 Les valeurs, il l’avait dans son ADN.  Sa courte expérience d’éditeur de presse. (Thiés Info, Nouvelles)), lui aura permis de cerner toutes les facettes du milieu journalistique. Que d’hommes de presse valeureux, professionnels sont passés entre ses mains, incubés de la meilleure des manières dans les valeurs éthiques et professionnelles ! Que d’entrepreneurs, hommes de sciences, hommes politiques au plus haut niveau, ont tiré le meilleur parti de ses prestations techniques et professionnelles !
Que de porteurs de projets éditoriaux  ou numériques, parfois des plus loufoques  sont venus frapper à sa porte, solliciter son savoir créatif !

A tous, il livrait sans limite, toute l’étendue de talent, par une écoute active, comme il savait bien le faire, avant de tirer de son chapeau magique la solution idoine. Chaque jour Niamagne faisait reculer les frontières de l’impossible. Sans pour autant, toujours tirer tout le fruit et l’usufruit de ses capacités. Ce côté philanthrope, expansif et généreux, pouvaient le faire passer pour un naïf. Que nenni ! Pour lui, l’essentiel n’était pas dans le gain, mais dans la satisfaction du « client-roi.»

Il concevait tout avec un extraordinaire esprit innovant. Il conservait tout avec un étonnant sens de l’historicité. Tout évènement journalistique, politique, religieux, social, sportif trouvait chez traçabilité iconographique et réminiscence mémorielle. Il était un champion de la mémoire, de la reconnaissance, tout en restant une virtuose de la création et de l’innovation. Il savait aller avec son temps, en mêlant la sagesse du patriarche au réalisme temporel du présent. Il savait,  savait faire, savait être et savait devenir en naviguant aisément dans les méandres du temps.

Transcendant, il ne se fixait aucune limite, tant que l’éthique et la foi encadraient son action. Il savait oublier, pardonner et redonner sans rien exiger en retour. La haine, la médisance, le mépris ne faisaient pas partie de son registre humain.
Il voyait tout en rose, mais gardait une clairvoyance et une intelligence des situations à nulle autre pareille. Même dans les moments, les plus critiques, il savait transformait cette criticité en opportunité en tapant à la bonne porte et au bon moment.

Niamagne, c’était aussi le détecteur de talents, le chasseur de tête, qui pouvait selon, les besoins, débusquer le profil idéal, le bon ingénieur, le communicateur de choix, le journaliste émérite, l’informaticien efficace. Généreux, il dépensait sans compter mais savait tout même, préserver l’essentiel et prévoir les lendemains difficiles. Hédoniste, bon vivant, mélomane hors paire, il gardait un œil vif aux moindres détails touchant sa famille. Bon berger, il avait toutes les capacités pour suivre ses enfants et les orienter son credo : la création.

Respectueux, il n’en était pas plus obséquieux. Son courage insurrectionnel, l’a souvent conduit à la marginalisation par ses chefs. Mais jamais, il ne perdait jamais son légendaire sang-froid, encore moins son égo discret, mais fort. Leader, il protégeait des équipes contres les fureurs colériques des chefs et assumait toutes leurs erreurs. Il savait les conduire au résultat grâce à un professionnalisme reconnu et déployé avec une incroyable rigueur créative. 

Même au plus fort de sa maladie qu’il a traînée pendant des décennies, il savait rester digne. Un tantinet transgressif, il décrivait  avec une étonnante et sympathique insouciance, les moindres détails de son mal. Sans jamais le ressentir comme un handicap. Bien au contraire, il mettait sans cesse à contribution, tous les artifices de la science et de la technique, pour trouver de l’énergie et les astuces les plus impensables, pour travailler avec méticulosité et parcimonie.

Ceux qui le côtoyaient avec beaucoup de peine à le voir toujours se remettre à tâche, avec un biorythme qui subjuguait ses jeunes collaborateurs et ses clients  stupéfaits devant un tel courage.
De jour comme de nuit, Niamagne travaillait toujours avec la même ardeur. Et même quand le carnet de commande se dévidait, il se mettait à créer de nouveaux produits, à inventer de nouveaux concepts, avec un esprit « mercatique », qui pourrait être enseigné dans les écoles de commerce.

La presse, la communication, le monde de l’édition viennent assurément de perdre un grand homme. Sa disparition, laisse un grand vide chez ses proches, ses amis, mais chez ceux qui dans les entreprises, les structures politiques. La mémoire étant la reconnaissance du cœur, il ne sera jamais de trop pour  lui rendre un hommage plus que mérite. Si les mots suffisaient à traduire cette anxiété qui naît de ce terrible vide qu’il a laissé, nous remplirions des pages d’écrits et des heures de paroles. La souffrance les plus fortes et les plus sincères sont les plus silencieuses, cartes.

Mais comment garder le silence et ne pas, ne serait-ce qu’un petit moment forcément fugace, témoigner de la vie bien remplie et de l’immense œuvre que Niamagne a laissée à la postérité.  Chapeau et merci Grand !

Momar Seyni Ndiaye, ancien journaliste au Soleil

 

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