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Khalifa Sall : Un opposant est né

POLITIQUE
Lundi 8 Mai 2017

Nuageuse depuis 2013, la relation entre les deux Sall, Macky et Khalifa, a viré à l’orage. Une cabale politique orchestrée par la présidence pour écarter le maire de Dakar de la course aux législatives.


Un opposant est né
Un opposant est né
Leur idylle aura été furtive. Pour tout souvenir, il n’en reste qu’une courte séquence vidéo tournée début 2012 lors d’un meeting électoral. Trônant sur une large scène, au milieu des leaders politiques ralliés à sa candidature, Macky Sall, qualifié pour le second tour de la présidentielle face à Abdoulaye Wade, rend hommage à «notre ami», notre maire».

Debout derrière lui, en tenue décontractée, le socialiste Khalifa Sall, premier magistrat de la capitale, sourit poliment. Cinq ans plus tard, le voici incarcéré à la prison de Rebeuss, inculpé de divers délits financiers passibles de dix ans d’emprisonnement. «Une cabale politique» orchestrée par la présidence pour écarter Khalifa Sall de la course aux législatives, prévues le 30 juillet, assurent ses proches. 

Nuageuse depuis 2013, la relation entre les deux Sall, Macky et Khalifa, a récemment viré à l’orage. Et ce dernier, jusque-là adepte d’un certain équilibrisme politique, semble désormais assumer sans complexe la posture de tête d’affiche de l’opposition, à contre-courant de son propre parti, qui soutient le chef de l’État. 

Depuis son placement en détention, le 7 mars, les principaux leaders de la coalition Manko Wattu Sénégal ont ainsi défilé au parloir de Rebeuss. Le 10 avril, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck s’est joint à la procession. Une visite aux allures de symbole, puisque le fondateur du parti Rewmi avait été, au milieu des années 2000, le prisonnier politique emblématique de la présidence Wade.

A sa sortie, «Idy» a confirmé aux journalistes le dessein commun qui amène les principaux adversaires du président à venir s’entretenir avec Khalifa Sall: «Le plus important pour nous, c’est qu’il y ait un vaste rassemblement de l’opposition en vue des législatives.» Une union sans laquelle il serait difficile d’inquiéter l’alliance gouvernementale Benno Bokk Yakaar(BBY), mais qui reste encore à concrétiser. 

«Au lendemain de la venue d’Idrissa Seck, les conditions de visite ont été durcies, en particulier concernant les leaders politiques», assure Moussa Tine, un proche collaborateur du maire. C’est ainsi que Mamadou Diop Decroix (And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme-AJ/PADS), Aïda Mbodj (Parti démocratique sénégalais-PDS) ou encore Abdoulaye Baldé (Union centriste du Sénégal-UCS) ont été récemment privés de permis. Il est vrai que Rebeuss tendait à devenir le quartier général d’une opposition qui ne fait pas mystère de sa volonté d’utiliser l’affaire Khalifa Sall comme un catalyseur afin d’obtenir prochainement une majorité à l’Assemblée nationale. 

Pour l’heure, cette perspective laisse la présidence de marbre. «Qui est le véritable challenger de Macky Sall? J’ai beau chercher, je ne vois pas», ironise un ministre influent. 

Virtuel. La brouille entre le chef de l’État et le maire de Dakar est ancienne. Selon l’entourage de ce dernier, Macky Sall aurait pris ombrage des ambitions présidentielles prêtées de longue date à son éphémère allié. Depuis 2013, les collaborateurs de Khalifa Sall dénoncent en privé, un conflit de basse intensité qui serait alimenté depuis le Palais. 

Source : Jeune Afrique

 

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