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La République couchée

TRIBUNE LIBRE
Mercredi 11 Avril 2018

Quand un gouvernement «élu» pour résoudre les problèmes des citoyens est frappé d’incapacité à assumer cette mission ; quand d’autres acteurs sociaux se substituent aux organes de la République pour «faire le job», alors il faut qu’ils rendent (volontairement) le tablier. Ou, que les citoyens, pour leur bien-être, se débarrassent de ce gouvernement. Par les urnes ou par tous les moyens garantis par la constitution et les lois et règlements du pays.

Fallait-il avoir (procréer) plus de trente neufs enfants (comme le dit le président turc, Erdogan, si aucun d’eux (ministre) n’est capable d’assumer ses fonctions. Il y a sous les tropiques, chez nous en particulier, une maladie héréditaire qui confond fertilité et utilité, héritage et kleptocratie ; gouvernance et accaparement (comme dirait notre sociologue national, Malick Ndiaye), patrie et famille-copains coquins.

Quand, dans une République, les ministres sont systématiquement récusés pour incompétence par les secteurs en lutte qui dépendent de leur département ; quand le chef du gouvernement lui-même est frappé de la même incompétence «dé-consolidante» comme dirait l’autre, et que, pour n’importe quel conflit, «macro ou micro» social, on entend : «nous voulons être reçus par le chef de l’Etat», on est alors en droit de se demander : «A quoi servent-ils nom de Dieu ?».

Est-il juste et légitime qu’ils continuent à bénéficier des privilèges que la République leur octroie si généreusement, si en retour, ils sont incompétents, inutiles ?

L’autre qui parlait si pertinemment de « coup d’Etat rampant et debout », devrait peut-être se pencher sur les gouvernances «faillies» et des gouvernants définitivement décrédibilisés. Il n’y a pas un seul conflit de basse et /ou haute intensité (bitumage de pistes, forages en pannes, éclairages de villages et même érection de dos d’ânes) où les citoyens ne réclament l’intervention du chef de l’Etat !

Parce que voyez-vous, d’un président, on en a fait un Dieu, d’un serviteur, on en a fait un monarque ; d’une République, on a substitué une monarchie «rampante». Bref, la République s’est couchée sous les coups de boutoir de prédateurs politiques, de maffieux économiques infiltrés, de grands voleurs de deniers publics recyclés dans les prairies des bergers de nos pâturages ravagées par la transhumance d’animaux politiquement prédateurs.

Si demain, la paix scolaire procède, provient des injonctions-discussions de Tivaouane, alors, toutes et tous, nous serions en droit de se demander : «À quoi servent-ils, tous ces ministres et autres conseillers dont les grasses et gracieuses rémunérations ne sont justifiées par une efficacité et utilité sociale avérées ?» Et si le lion préfère ses siestes prolongées et délègue ses missions à d’autres acteurs plus crédibles et performants, alors il serait juste d’envoyer ce lion à la retraite anticipée et donner sa couronne à un autre lion, un vrai cette fois-ci.

Parce que, voyez-vous, personne ne comprendra que dans une République, on licencie des agents, des travailleurs pour insuffisance de rendement et incompétence, et qu’on maintienne à leurs postes des ministres incompétents et non-performants. Personne ne comprendrait non plus qu’on maintienne à la tête de la forêt, un roi adepte de sommeil incapacitant.

Si on ne peut être contre la résolution de la crise scolaire par le Khalife de Tivaouane, on est par contre en droit de se débarrasser de gouvernants dont le discrédit est avéré, patent. Et qui délèguent leurs missions à des régulateurs sociaux qui ne sont pas élus, si ce n’est par les citoyens-disciples.
Alors cette République est à terre ou debout ? Couchée, rampante, agonisante ?

Demba Ndiaye, éditorialiste à Seneplus.com

 

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