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Le collectif des Cadres casamançais somme Abdoulaye Makhtar Diop de se taire

TRIBUNE LIBRE
Jeudi 18 Janvier 2018

Ce que l’on attend d’un Grand Serigne, ce sont des actions de conciliation, de pacification, de facilitation dans la discrétion pour amener toutes les parties prenantes à s’entendre, à trouver des solutions salvatrices et non à inciter les Sénégalais à la barbarie et à s’entre-massacrer jusqu’au dernier combattant.


Le collectif des Cadres casamançais somme Abdoulaye Makhtar Diop de se taire
Le Dimanche 14 Janvier 2018, la TFM a diffusé dans le journal de 20h00, une interview de l’honorable député et non moins Vice-président à l’Assemblée Nationale mais également Grand Serigne de Dakar, sur les tueries de Boffa survenues le 6 Janvier 2018.

L’honorable député a cru faire un scoop avec le journaliste qui l’interrogeait en désignant Pierre GOUDIABY Atépa, Atab BODIAN et moi-même comme étant les instigateurs de cette macabre opération. S’agit-t-il de provocation, de spéculation farfelue, de farce de mauvais goût ou d’une volonté manifeste de stigmatisation aux conséquences imprévisibles voire néfastes ? Car en  toute circonstance il faut savoir raison garder, faire preuve de lucidité et de responsabilité, surtout lorsqu’on porte le titre honorifique de Grand Serigne de Dakar. Eviter des accusations sans fondement qui portent préjudices à d’honnêtes serviteurs de la nation.  

Loin de moi l’idée d’engager une quelque polémique avec le Grand Serigne de Dakar car j’ai beaucoup de respect et de considération en l’homme d’Etat qu’il incarne, outre la mission de pacificateur et d’unificateur qu’il exerce  avec brio au sein de la communauté Léboue qui connait par moments des turbulences ;  sans oublier son attachement à la verte Casamance et aux Casamançais qu’i ne cesse de rappeler à chaque occasion. Nous y avons toujours cru comme en témoigne sa participation constante à toutes les manifestations organisées par les casamançais pour  lesquelles il est soit l’invité d’honneur, soit le parrain.

Je voudrais simplement exprimer mon indignation, ma déception et ma surprise après l’avoir écouté et réécouté avant de rétablir certaines vérités. J’ai été surtout surpris, indigné et choqué par ses propos en fin d’interview. Je le cite : « après 35 ans, la résolution d’un conflit armé est réglée par les armes ». Cette proposition inopportune, déroutante et d’une extrême gravité, émanant d’un digne représentant du peuple sénégalais, censé veiller sur la paix et la justice, est très inquiétante et alarmante à la fois.

Ne suis-je pas alors en droit de m’interroger si l’honorable député n’incite pas à la reprise des hostilités armées en Casamance ? N’est-t-il pas pour une reprise de la violence en Casamance ? Est-ce un appel à l’arrêt du processus de paix qui connait une phase d’accalmie depuis presque cinq ans et qui ne saurait en aucun cas être remis en cause? N’est-ce pas un appel pour écarter tout règlement de ce conflit par les négociations en cours au moment où les Sénégalais commencent à espérer ?

Non honorable député. La Casamance a assez souffert de ce conflit. Personne n’a le droit d’en rajouter.
Le Collectif des Cadres casamançais auquel j’appartiens, reste fidèle à sa position. Celle d’un règlement pacifique de ce conflit dans la vérité et la justice.

Ce que l’on attend d’un honorable député de votre rang c’est de susciter un débat sérieux, profond et fécond à l’Assemblée Nationale sur tous les aspects liés à la résolution définitive du conflit sénégalais en Casamance, non pas par les armes comme vous le préconisez, mais par la négociation.

Ce que l’on attend d’un Grand Serigne, ce sont des actions de conciliation, de pacification, de facilitation dans la discrétion pour amener toutes les parties prenantes à s’entendre, à trouver des solutions salvatrices et non à inciter les Sénégalais à la barbarie et à s’entre-massacrer jusqu’au dernier combattant.

Je me dois maintenant de rétablir certaines vérités. Il n’est pas juste de faire croire avec une légèreté coupable  que Pierre GOUDIABY Atépa, Moussa CISSE et Atab BODIAN excusent ou cherchent à excuser le carnage de Boffa. C’est une insulte inacceptable à notre égard.
Le Collectif des Cadres casamançais est une Association qui a trois objectifs majeurs : aider à un retour de la paix en Casamance dans un Sénégal un et indivisible, contribuer au développement de la région naturelle de la Casamance de Gouloumbou à Djogué et favoriser l’entraide et la solidarité entre tous les Casamançais  où qu’ils se trouvent.

Dès l’annonce du massacre de Boffa, le Collectif a pris une position claire et constante : Le Collectif, après s’être incliné devant la mémoire des disparus, a condamné avec la dernière énergie, sans conditions, ce crime particulièrement odieux que rien ne justifie ; le Collectif n’accepte et n’a jamais accepté que le sang d’un seul sénégalais coule en Casamance pour des raisons liées à la rébellion.  
Le Collectif a demandé aux autorités d’ordonner immédiatement une enquête pour identifier les auteurs et les éventuels commanditaires, les traduire devant la justice et pour qu’ils soient sévèrement punis.

Au-delà de l’émotion, le Collectif des Cadres Casamançais a demandé aux autorités de s’attaquer aux racines du mal, à savoir l’éradication du trafic scandaleux du bois en Casamance. Les trafiquants doivent être poursuivis et punis sans complaisance au risque de créer davantage de frustration et d’injustices.
Il est tout aussi injuste, inacceptable et scandaleux, d’insinuer avec autant de légèreté et de simplicité, sans aucune preuve,  que Pierre GOUDIABY Atépa, Moussa CISSE et Atab BODIAN cités nommément, seraient les plénipotentiaires des rebelles dans l’affaire des tueries de Boffa. L’honorable député cherche-t-il à vouer ces honorables citoyens sénégalais aux gémonies en attaquant leur honneur? A quelle fin ?

Les trois personnes indexées et l’ensemble des membres du Collectif des Cadres Casamançais méritent cependant un peu plus de respect au regard des efforts incessants qu’ils déploient tous les jours, avec abnégation et détermination, mais dans la discrétion, pour que plus personne ne meurt dans ce conflit et que les populations retrouvent enfin une vie paisible. Ces honorables personnes, en qualité de facilitateurs, ont toujours tenu un langage de vérité à l’égard aussi bien de l’Etat que de toutes les composantes du MFDC. Le Sénégal doit rester un et indivisible. Il faut taire les armes, négocier et développer la Casamance.

C’est la voie choisie fort heureusement par le Président Macky SALL qui est un homme de paix. Le Collectif des Cadres casamançais s’en félicite et l’encourage à persévérer. Il réitère son engagement à ne ménager aucun effort pour accompagner l’Etat du Sénégal, dans la justice et l’équité, afin que la Casamance  retrouve la paix définitive.
Le Collectif des Cadres casamançais adresse ses sincères condoléances aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés.

Moussa CISSE
Docteur en Droit, Secrétaire Général des Cadres Casamançais
 

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