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Le parrainage version Macky Sall : un système illégal, illégitime, inefficace et non faisable

TRIBUNE LIBRE
Lundi 16 Avril 2018

Le parrainage version Macky Sall : un système illégal,  illégitime, inefficace et non faisable
Dans le jargon journalistique, le bidonnage est un procédé de truquage qui consiste à faire un montage à partir d'une situation aux allures de vrai, pour fabriquer du faux qui puisse faire sensation. Au Sénégal, les faussaires de la République n’agissent pas autrement. Après avoir créé eux-mêmes la pagaille des 47 listes aux législatives de juillet 2017, dont ils ont financé directement un grand nombre afin de rafler la mise à la faveur du raw gàddu du scrutin majoritaire à un tour, les voici maintenant entrain de s’insurger contre la multiplication des candidatures en perspective de l’élection présidentielle, organisée elle sur la base d’un scrutin  à deux tours ! Partant du sentiment légitime de rejet par les électeurs du chaos volontairement créé, ils poussent à présent le pion de la «rationalisation des candidatures» par le biais du système de parrainage ! Grosse escroquerie cousue de fil blanc.  Par ces manœuvres, ils ne font que confirmer encore une fois la pertinence de la déclaration sur la situation nationale, publiée le 28 mars dernier par le Secrétariat Permanent de Yoonu Askan Wi, et intitulée : «Six ans de régime Macky Sall ou le règne  de la fraude et du maquillage !»
 
Assurer la "rationalisation des candidatures", mettre fin  aux  "candidatures fantaisistes, farfelues et occultes" ainsi qu’à "la discrimination entre  candidats indépendants et candidats des partis politiques", lutter contre "le poids de l’argent dans la compétition électorale", tout cela évidemment au nom du nécessaire "assainissement du système démocratique sénégalais", telles sont les vraies fausses raisons pour lesquelles les troupes de Mmacky, toutes griffes déployées, entendent imposer aux citoyens sénégalais leur système de parrainage – bidonnage, par la révision scélérate de la Constitution et la modification unilatérale du Code électoral. Comme par hasard, ce changement des règles du jeu intervient juste deux ans après la révision constitutionnelle de mars 2016 et à quelque dix mois de l’élection présidentielle de février 2019 ! Pour tous les vrais démocrates et patriotes de notre pays, un tel jeu de dupes et de forcing est clairement inacceptable. Ce système de parrainage ne se pose pas en termes de 1%, 0,5% ou même 0,1%  de signatures de citoyens, il se révèle plutôt à la fois illégal, illégitime, inefficace et non faisable.
 
1. Système de parrainage illégal et anticonstitutionnel : La loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution dispose en son article 103 : «La forme républicaine de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision.» En vertu de quel théorème le dépôt et la validation des candidatures seraient-ils à exclure du mode d’élection, lequel, en tout bon sens, couvre tout le champ qui s’étend du dépôt et de la validation des candidatures jusqu’à la proclamation définitive des résultats ?
 
2. Système de parrainage illégitime : Une des ambitions proclamées de la révision constitutionnelle  de mars 2016 était de rendre stable la loi fondamentale de notre pays, en la mettant hors de portée de tripatouillages incessants au gré des désirs de l’omnipotent président de la République. La nouvelle rédaction de l’Article 103 sus visé semblait répondre à ce souci. Quel vent de panique a donc soufflé entre-temps sur les troupes de Macky pour les pousser à ces tripatouillages ? Comment peut-on vouloir assimiler organisations politiques et personnalités  Individuelles une fois que chacune a choisi librement et en toute connaissance de cause la forme de son engagement citoyen au service de la communauté ? Voudrait-on supprimer les partis sans le dire qu’on ne s’y prendrait pas autrement ! Pourtant selon l’article 4 de notre Constitution, «les partis politiques et coalitions de partis politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils sont tenus de respecter la Constitution ainsi que les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Il leur est interdit de s'identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue ou à une région. » Ces dispositions sont suffisamment explicites quant aux devoirs et droits des partis politiques, à moins de vouloir revenir sur les principes de pluralité ou sur les libertés d’organisation et d’expression, garantis par la Constitution du Sénégal. Certes, l’engagement politique ne saurait nullement être enfermé dans la forme du parti politique, il s’exprime aussi à travers diverses autres modalités d’implication, individuelle ou collective,  dans la vie de la cité, mais chacun doit assumer son choix, dans ses contraintes et opportunités, comme dans ses avantages et inconvénients.

Comment peut-on faire semblant de prôner "l’assainissement du système démocratique" ou de lutter contre le gaspillage des ressources ou «le poids de l’argent dans la compétition électorale» sans exiger ni le plafonnement des dépenses de campagne, ni la fin de l’utilisation des ressources publiques par le parti au pouvoir, ni la dénonciation des achats de conscience, ni l’institution du bulletin unique, ni l’organisation légale et transparente du financement public des partis politiques ?
 
3. Système de parrainage inefficace : Les troupes de Macky arrosent l’opinion d’un discours hypocrite sur la pléthore de partis, de listes, de candidats… Ainsi, il existerait quelque 300 partis politiques au Sénégal : ceci est loin de la réalité car combien de partis disparus depuis très longtemps continuent de figurer dans la base de données du ministère de l’intérieur ? Combien de partis fonctionnent régulièrement, sont connus et convoqués par le ministère de l’intérieur, par exemple pour prendre part à des concertations ? Ce chiffre n’est en réalité qu’un épouvantail que le pouvoir agite chaque fois que cela l’arrange dans sa stratégie de manipulation de l’information.
 
L’autre vérité à souligner est que le parrainage en soi, même dans le système français qui sert bien souvent de modèle à nos dirigeants complexés et déculturés, a échoué à réduire le nombre de candidats à l’élection présidentielle. Dans ce pays où l’on préfère officiellement le concept de ‘’présentation’’ au terme de ‘’parrainage’’ de candidats, les conditions requises pour être candidat, fixées par l’article 3 de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du président de la République au suffrage universel, n’ont pas permis de jouer réellement leur rôle de filtre ni d’empêcher la multiplication ou l’évolution en dents de scie du nombre de candidatures, malgré les différentes modifications apportées parlant là aussi de «modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle» :
 
06 candidats en 1965, 07 en 1969, 12 en 1974, 16 en 2002, 12 en 2007, 10 en 2012. Le parrainage n’est donc pas une panacée, et en France il est l’objet de plusieurs critiques voire d’une remise en cause, vu les risques de marchandage et de mise aux enchères de signatures, ou même en considération pour certains de «son caractère anachronique voire archaïque depuis l’instauration de l’élection du président de la République au suffrage universel direct». Différentes réformes ont été proposées mais, faute de consensus, aucune n’a été retenue et mise en œuvre. Tout le contraire du forcing unilatéral de Macky Sall, qui n’a même pas tenu compte du rejet unanime de son parrainage par l’ensemble des parties prenantes aux «concertations sur le processus électoral», à l’exception bien entendu de la délégation de l’Etat- Parti APR/BBY.
 
4. Système de parrainage non faisable : Pour une alternative au parrainage en vigueur (tout candidat doit être présenté par au moins 500 élus nationaux ou locaux- sur un bassin d’environ 50 000 élus signataires habilités), la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique présidée par Lionel Jospin en 2012, a proposé un système de parrainage citoyen, avec  un minimum de 150 000 parrainages de citoyens. Ce système, tel que proposé par le rapport de la "Commission Jospin", a recueilli un avis défavorable des partis politiques à la suite de la concertation organisée par le président de la République. François Hollande a vite fait de tirer les conséquences de cette opposition et, lors de ses vœux de nouvel an au Conseil constitutionnel en janvier 2013, il a annoncé sa décision de renoncer à présenter ce système en raison de la difficulté de sa mise en œuvre.

Au Sénégal, la situation serait bien pire encore, raison pour laquelle des techniciens et experts électoraux avisés, tel le député El Hadj Issa Sall du PUR régulièrement mis à contribution sur ces questions par les différents pouvoirs en place depuis plusieurs années, n’ont pas manqué de montrer l’impossibilité scientifique et technique de procéder, non pas à un contrôle de conformité par rapport au fichier électoral, mais plutôt à un contrôle des signatures exigées dans le système préconisé par Macky Sall, ce qui ouvre la voie à tous les arbitraires imaginables pour valider ou invalider les candidatures selon les seuls choix, sans recours, du président de la République, candidat sortant, chef de parti et de son conseil constitutionnel. Une signature, ça évolue, allez demander aux banques leurs difficultés de gestion de la conformité des signatures déposées par les clients. 

5. Appel à barrer la route à la confiscation autoritaire et dictatoriale des règles démocratiques par un clan hanté par le spectre du second tour et obnubilé par l’obtention d’un second mandat présidentiel conçu, ne nous y trompons pas, comme le moyen le plus sûr de ne pas rendre compte des dégâts de sa gestion prédatrice et d’accaparer à son profit les importantes ressources financières, minières, pétrolières, gazières, foncières et autres dont dispose notre pays pour les générations présentes et futures. Sous cet éclairage, le refus des tripatouillages pernicieux de Macky Sall, toutes les actions démocratiques et de masse contre une telle forfaiture ainsi que, en particulier,  le rassemblement du 19 mars à la Place Soweto, constituent un impératif citoyen pour l’ensemble des patriotes et démocrates authentiques, l’ensemble des Sénégalaises et Sénégalais soucieux de la liberté, du progrès, du développement et de la paix civile dans notre pays. L’Assemblée du peuple exerçant directement sa souveraineté, vote NON contre le parrainage de Macky Sall. Il est temps et bien temps, s’inspirant des conclusions des Assises nationales et des Recommandations de la CNRI, d’œuvrer résolument à la refondation de la démocratie et de la république au Sénégal.

Fait à Dakar le 15 avril 2018-04-15
Madièye Mbodj
Porte parole national de Yoonu Askan Wi /Mouvement pour l’Autonomie Populaire
 


1.Posté par DOSSOU le 17/04/2018 21:28
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