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Le procès de Khalifa Sall en direct

POLITIQUE
Mercredi 3 Janvier 2018


Demande de renvoi et premières passes d’armes

Dès le début des débats, la défense demande le renvoi du procès pour « régularisation » en s’appuyant sur trois points de droit : un défaut d’avis, des problèmes dans la citation des témoins de la défense et la non disponibilité de l’intégralité des cotes de la procédure.

La défense, par la voix de Me François Sarr, déclare que certains avocats « n’ont pas reçu l’avis de tenue de la présente audience ». Avis qui auraient dû être envoyés par le Parquet.

La défense a aussi transmis une liste de 70 témoins – dont des ministres et députés – qui doivent d’abord être autorisés a déposer. S’y ajoute le fait que des témoins vivent à l’étranger.

Troisième arhument : la défense estime qu’on ne lui a pas communiqué l’intégralité du dossier.

L’accusation dénonce une stratégie dilatoire

Me Félix Sow, qui intervient au nom de l’Etat du Sénégal, partie civile, assure pour sa part que tous les avocats constitués depuis la mise à l’instruction ont reçu les avis en question. « La défense aurait dû prendre ses dispositions. Normalement, la défense devrait présenter ici ses témoins. On connaît la stratégie utilisée ici pour retarder la tenue de ce procès… Mais la défense est prête à plaider cette affaire », estime l’avocat.

Me Baboucar Cissé, qui représente également la partie civile, considère que la défense « refuse d’aller au fond [de l’affaire] ». Même son de cloche chez Me Yerim Thiam (partie civile), pour qui « ce dossier est en état d’être jugé ». S’adrssant au président de la Chambre, il lance : « Aucun témoin ne peut vous dire que Khalifa Sall avait des fonds politiques ou pas : c’est à vous et à vous seul de le dire. »

Le procureur Serigne Bassirou Gueye Guèye accuse pour sa part la défense de se lancer dans une « cavalcade judiciaire pour éviter d’aller au fond de l’affaire ». « J’ai déposé la liste de tous les avocats chez le bâtonnier, qui m’a assuré qu’il leur a envoyé a tous, sans exception, une convocation », se justifie le magistrat. Il assure par ailleurs que seul le ministère public, le juge, la partie civile ou une administration habilitée peuvent citer des témoins et que seuls les témoins présents à l’ouverture de l’audience peuvent être cités. Pour le Parquet, le législateur a ainsi voulu éviter le cas d’un prévenu qui ne veut pas être jugé… « Comme c’est le cas ici », lance le procureur Serigne Bassirou Guèye.

Me Jackson Francis Ngnie Kamga, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, qui intervient pour Khalifa Sall, assure n’être arrivé que mardi 2 janvier. « Je n’ai pas vu mon client. Dites moi si je respecterai mon serment si je vous dis que je suis dans les conditions d’assurer sa défense ». Et de réinsister sur la demande de la défense de renvoyer l’affaire : « Si nos témoins ne peuvent pas être là et entendus parce qu’on présage de ce qu’ils vont dire, alors qu’est-ce qu’on fait là ? Cette affaire peut donc être finie de suite ! »


9h10 – Entrée de la Chambre

Premier changement notable : c’est le juge Malick Lamotte qui préside l’audience. Magatte Diop devient assesseur. C’est le procureur de la République Serigne Bassirou Gueye himself qui occupe le siège du parquet.

Le président Lamotte fait l’appel des prévenus et constate que Fatou Traoré n’a pas été extraite de la prison pour comparaître. Finalement elle arrivera avec quelques minutes plus tard.

Thomas Amico, avocat au barreau de Paris se constitue pour l’État du Sénégal. Du côté de la défense on note la présence de Me El Hadj Amadou Sall, Doudou Ndoye, tous deux anciens Gardes des Sceaux.
 

8h50 – Arrivée en fanfare du prévenu principal

Arrivée en fanfare de Khalifa Ababacar Sall dans la salle. Il a juste traversé le box des accusés et a été installé en face des juges, juste a leur gauche. Il est assis juste devant les avocats de l’Etat. Il est vêtu de son traditionnel « complet 3 pièces » blanc immaculé.

On lui remet son écharpe (apparemment de député – il est député maire) qu’il enfile. Visiblement il a dû l’enlever. Ses militants entonne des champs à sa gloire. Puis lui chante un « Happy birthday » (il est né un 1er janvier). Khalifa Sall est déplacé du côté de ses avocats. Ses partisans sont complètement déchaînés.

Les gendarmes commencent à confisquer des téléphones dans la salle. Pour les journalistes c’est « pas de portable en l’air » pour empêcher les photos.


8h40 – Un procès sous haute surveillances

Dès 5h du matin, les militants pro-Khalifa ont pris d’assaut le palais de justice de Dakar. Accéder au tribunal relève dès lors d’un parcours du combattant : pas moins de six verifications avant d’accéder à la salle 4 en plus de deux portiques et trois détecteurs de métaux.

À l’intérieur, il y a un petit air de déjà vu : Me Félix Moussa Sow et Yérim Thiam aux côtés d’Antoine Félix Diome. Ce dernier, aujourd’hui Agent judiciaire de l’État, était substitut du procureur spécial près de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), alors que les deux premiers plaidaient pour l’État du Sénégal durant le procès Karim Wade.

Il faut aussi remarquer l’absence des leaders du Parti socialiste, dont le maire de Dakar a été exclu tout récemment. On note également dans la salle la présence de Cheikh Gueye, maire de Dieuppeul Derklé, de la député Aïda Mbodj et de certains leader du Parti démocratique sénégalais, le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Jeune Afrique


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