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Le traumatisme de Caire 86 enfin exorcisé? (Par Barka Ba)

TRIBUNE LIBRE
Mardi 8 Février 2022

Le traumatisme de Caire 86 enfin exorcisé? (Par Barka Ba)

 
Chaque gamin sénégalais, qui était en culottes courtes, peut raconter à l’infini la scène. Nous  découvrions pour la première fois la Can en 1986. Et vers midi, quand l’instituteur nous libérait, nous courions comme des dératés pour aller suivre les exploits de  Bocandé, Roger Mendy, Youm, Gueye Séne et leurs potes sur des postes de télévision en noir et blanc. Avec en fond sonore le reportage à la radio de Laye Diaw, pape du journaliste sportif à l’époque. D’entrée, les Lions avaient fait très forte sensation en mettant K.O debout l’Egypte grâce à un but supersonique de Thierno Youm. Stupeur et tremblements au Caire malgré un Tahar Abou Zeid survolté qui butait immanquablement sur Cheikh Seck, portier des Lions touché par la grâce. Ainsi, alors que les demi-finales nous tendaient les bras, l’espoir de tout un peuple sera balayé par un but assassin d’Abdoulaye Traoré, alias « Ben Badi »,  servi par un centre diabolique de Youssou Fofana, qui sèmera le choc et l’emoi dans tous les foyers sénégalais. Un court instant, malgré une élimination évidente, une rumeur enfla même rapidement et devint clameur populaire : le Sénégal était encore en course. Bien plus tard, on apprendra que c’était un stratagème ourdi par les autorités du ministère de l’Intérieur qui craignaient  des émeutes, le temps de prendre des dispositions pour calmer une foule déchaînée. Lors d’un voyage à Abidjan il y’a quelques années, grâce à mon ami Aliou Goloko, natif de Treicheville, j’eus la chance de rencontrer « Ben Badi », le bourreau de  la bande à Boc ainsi que son complice Omar Ben Salah, « Chico » pour les intimes. Les deux stars ivoiriennes ne se firent pas prier pour  nous livrer des confidences époustouflantes sur les coulisses de ce match décidément pas comme les autres qui avait pour toile de fond la vieille rivalité entre  Dakar et Abidjan héritée de Senghor et Houphouët-Boigny. Mieux, ils  eurent la grandeur de reconnaître, tous les deux, que le Sénégal était ultra favori avant cette confrontation historique. Ben Salah nous confia même qu’Omar Gueye Sène était à son avis l’un des plus grands joueurs de son époque. Il ne cacha pas son admiration pour l’élégant milieu de terrain sénégalais. Du Cameroun, Sadio Mané et ses coéquipiers n’ont pas simplement ramené une Coupe. Ils ont essuyé bien des larmes. Les traumatisés du Caire leur en seront éternellement reconnaissants.
 
Barka BA

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