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Mackyllage de la Constitution pour s’assurer un second mandat

TRIBUNE LIBRE
Samedi 24 Mars 2018

ce n’est plus une élection présidentielle, mais une sélection présidentielle dans laquelle, le candidat Macky Sall se choisit lui-même ses adversaires, fixe les règles et arbitre lui-même le jeu, décide de l’issue de la confrontation.


Mackyllage de la Constitution pour s’assurer un second mandat
Pour éviter la pléthore de candidats fantaisistes dit-on, le président Macky Sall aurait l’intention de changer encore la Constitution pour y ajouter une disposition de parrainage pour les partis ou coalitions de partis et les candidats indépendants pour toute participation à l’élection présidentielle de février 2019. Encore un signe patent de recul démocratique, un grand gâchis pour nos ainés qui ont beaucoup lutté pour imposer le multipartisme au Sénégal et donner la possibilité à n’importe quel citoyen jouissant de ses droits civiques de se présenter à toutes les élections sans aucune autre condition. Pour consolider notre démocratie, il fallait mieux utiliser le bulletin de vote unique qui a l’avantage d’être plus économique, mais également qui peut faciliter le processus électoral et la procédure le jour du vote.

A mon avis, il y aura encore plus de cacophonie que lors des élections législatives, car parait-il tout doublon sur les listes de parrains invaliderait d’office la candidature et vu comment les militants sont recrutés, pour ne pas dire «achetés» chez nous, il ne serait pas impossible de trouver un électeur sur plusieurs listes de parrainage. Le candidat qui inscrit un électeur sur sa liste de parrainage n’a aucune possibilité de savoir si celui-ci est déjà sur une autre liste. Pour convaincre un militant, nos politiciens mettent la main dans la poche et aucun électeur ne va renoncer devant des espèces sonnantes et trébuchantes, même s’il a déjà signé pour un autre candidat.

Autre difficulté, les petits partis politiques n’auront pas la logistique nécessaire pour faire le tour du Sénégal et aller dans la diaspora pour collecter dans chacune de ces régions 2000 signatures. Il s’y ajoute que plusieurs électeurs n’ont pas encore reçu leur carte d’électeur et j’imagine qu’il faut fournir un numéro de carte d’électeur pour valider son parrainage.

Le pouvoir qui dispose des moyens de l’Etat n’aurait aucun problème pour collecter ces 2000 signatures par région et vu que les consulats sénégalais sont des permanences de l’APR, avoir leurs signatures dans la diaspora ne leur posera aucun problème.

Après avoir écarté ses concurrents les plus redoutés, mis un militant dévoué au ministère de l’Intérieur, il ne restait plus qu’à limiter la participation d’autres candidats pour s’assurer une élection dès le premier tour. A y regarder de près, ce n’est plus une élection présidentielle, mais une sélection présidentielle dans laquelle, le candidat Macky Sall se choisit lui-même ses adversaires, fixe les règles et arbitre lui-même le jeu, décide de l’issue de la confrontation. Déjà, avec cette parodie de dialogue avec l’opposition, il s’est trouvé des figurants qui n’auront aucun problème pour avoir leurs parrains ; ils vont être des candidats faire-valoir, d’ailleurs la plupart d’entre eux se déclarent déjà être prêts à travailler avec le président Macky Sall.

L’autre opposition dite significative est uniquement dans la protestation et ne pense aucune stratégie pour contrer les dérives de ce régime qui semble se croire tout permis tellement qu’il n’y a aucune force en face et tous les jours certains leaders qui se disent opposants, rasent les murs du palais présidentiel pour avoir leur audience nocturne. Je vous parie que si la stratégie de Macky Sall passe, il va se donner les moyens d’avoir un troisième mandat ou nous imposer un dauphin.

Le mouvement Un Autre Avenir s’engage à travailler pour l’échec de ces plans de fragilisation de notre démocratie, mais il faudrait que ceux qui adhèrent à nos idées sachent que ce n’est pas le combat d’un seul homme et que chacun devra y mettre ses moyens, car il y va de la survie de notre Nation et de celle notre Etat de droit.

Ibrahima Wade, secrétaire général d’Un Autre Avenir
 

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