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Minutes d’un procès : la plaidoirie de Khalifa Sall : «Mes positions politiques font qu’on judiciarise des fonds politiques»

JUSTICE
Mardi 6 Février 2018

Minutes d’un procès : la plaidoirie de Khalifa Sall : «Mes positions politiques font qu’on judiciarise des fonds politiques»
Khalifa Ababacar Sall 
Je ne reconnais pas les accusations, je les repousse toutes.

Khalifa Ababacar Sall
M. le Président, je voudrais contester énergiquement ces accusations. Nous avons été élu maire de Dakar en 2009.

En 2009, nous avons essayé de mettre en place une gestion transparente et efficace… Nous nous sommes toujours interdit de faire des choses anormales.
Cette accusation est infamante, elle est gênante, cette caisse est connue de toutes les autorités.
On nous reproche de se référer à l’histoire, mais l’histoire nous permet de comprendre.
Jamais, il n’y a eu une réunion pour parler de la caisse d’avance, mes coaccusés n’ont pas besoin de jurer je confirme qu’ils n’ont jamais reçu de fonds de la caisse d’avance.

Khalifa Ababacar SALL
L’histoire nous apprend que la Ville de Dakar est antérieure à l’existence de l’état du Sénégal elle existe depuis 1887.

Des actes du ministère des colonies et du gouverneur général de l’AOF ont retracé ces fonds politiques.
Cette vieille tradition a été gardée par le président Senghor à l’indépendance en 1960, car Dakar était une ville pour l’émergence de cadres Africains qui se battaient pour l’indépendance.
J’insiste sur ça pour fonds de la ville et de la présidence car avant l’indépendance, les Lebous étaient des citoyens français.

Si vous regardez les budgets de 1920, 1921, 1923 vous verrez les rubriques fonds politiques et fonds secrets.
La première vocation de cette caisse était de gérer les élus et les élites africaines à l’indépendance le président Senghor à la demande du maire Samba Guèye a accepté de mettre à la disposition de la Ville de Dakar des fonds.

Avant 1983, il n’y avait pas de maire mais un président du conseil municipal, à ce moment le maire recevait les fonds de l’administrateur de la ville de Dakar nommé par décret.
Après la réforme de 1983, le maire de Dakar est devenu ordonnateur à ce moment le maire était toujours sous tutelle et à ce moment nous avions un secrétaire d’Etat à la Décentralisation auprès du ministre de l’Intérieur en la personne de M. Moussa Diop.

1996 était l’époque de l’émancipation des communes, il n’y avait plus de tutelle, le maire n’était responsable que devant son conseil municipal.
A partir de ce moment, le maire recevait l’argent par un mécanisme administratif et financier.
Aujourd’hui nous sommes attraits ici parce que le dispositif de 1996 nous est reproché. Les accusations sont tellement graves que je ne n’ose même pas y penser.

Il n’y a jamais eu entente ou réunion entre moi et mes co-accusés. 
Si en juin 2012 et octobre 2012 j’avais accepté l’offre politique qui m’était faite, je ne serais jamais ici. Si pendant mon incarcération, j’avais accepté les offres reçues, je ne serais jamais ici.
Mes positions politiques font qu’on judiciarise des fonds politiques. 

M. le juge laissez partir mes co-accusés et jugez-moi, j’assume tout. 
Ce que Mbaye Ndiaye a dit est claire Mamadou Diop était avec Abdou Diouf, Pape Diop était avec Abdoulaye Wade et moi je suis opposant à Khalifa Sall. 
Quand j’ai été élu j’en ai parlé au président Abdoulaye Wade en 2010 qui m’a confirmé la connaissance de cette caisse.

En 2012, c’est Macky Sall lui-même qui m’a parlé de cette caisse et qui l’a sollicité 
Je suis surpris après 21 ans de fonctionnent qu’on nous attrait ici.
M. le juge vous jugez un homme politique, j’ai demandé et je demande encore la déclassification du rapport de l’IGE. 

M. le président, j’ai été adjoint au maire de la Ville de Dakar de 1984 à 2001, maire de la commune d’arrondissement de Grand-Yoff de 1996 à 2001, ministre des relations avec l’assemblée de 1996 à 1998 et acteur de 1er plan de l’acte 2 de la décentralisation portant loi 96-06. 
Je connais bien la vie de la ville Dakar à partir de 2009. Nous avons convenu avec le conseil municipal de la forme de gestion de cette caisse.
Il y a trois type de sollicitations :
Les premiers niveaux, ce sont les administrations décentralisées à Dakar (services décentralisés, services de sécurités, services de sureté….) 
Ensuite nous avons les autorités coutumières et religieuses 

Le troisième groupe de sollicitations, ce sont les «grands malades» et les sollicitations diverses.
Pour ne pas aller dans les détails je peux dire qu’il y’a des sollicitations de personnalités et de leaders politiques.
Par exemple pour faire un désencombrement nous sollicitons les services de sécurités et tous les PGA (sorte de per diem pour chaque agent) sont payés en espèce.
L’Etat du Sénégal nous sollicite pour beaucoup d’autres manifestations (cérémonies du 04 avril, accueil de chefs d’Etats…)

Si je devais me renier, ce que je ne ferais jamais, je vous donnerais les détails de chaque affectation.
Depuis 1960, aucun maire n’a laissé d’archives pour ces fonds politiques. Nous avons été très surpris d’être déféré ici. Il n’y a pas une seule autorité dans ce pays qui ne connaisse cette caisse.
Ces fonds n’ont pas vocation à être justifiés.
Ces fonds politiques ne servent au maire, ne servent pas aux agents de la ville. Ils servent aux populations de Dakar.

Nous n’avons pas voulu donner des noms car ces fonds sont sollicités par tout le monde notamment les grands malades et c’est parfois de grandes autorités des hommes et des femmes qui ont servi ce pays.
Je refuse de donner des noms, nous ne donnerons pas leur nom, nous ne devons pas donner leur nom à cause de leur caractère sensible.

Khalifa Ababacar SALL
Il n’y a ni détournement ni blanchiment. Des deux percepteurs aux agents de la Ville de Dakar, personne n’a touché un franc de cette caisse.
Je n’ai pas de coffre-fort dans mon bureau. Mbaye Touré n’a pas de coffre-fort dans son bureau.
Les élus municipaux ne sont pas des receleurs parce que chacun connait la destination et la nature de ces fonds. Ces fonds n’appartiennent pas à l’Etat du Sénégal et nous allons le démontrer.
Cet argent a servi aux Dakarois. Nous pouvons le prouver et c’est l’argent des Dakarois. Mes collaborateurs et les deux percepteurs n’ont rien fait.

Khalifa Ababacar aux questions du Juge 
Je ne signe pas les documents, je les vise conformément à la directive de l’UEMOA pour les ordonnateurs. 
Khalifa Ababacar aux questions du Juge 
Les fonds politiques ou spéciaux échappent à la réglementation générale. Pour la ville de Dakar, ces fonds ont permis aux maires de faire des dépenses en numéraire, car avec la règlementation habituelle, les mairies ne payent en numéraire que pour les secours des indigents. 

Khalifa Ababacar aux questions du Juge 
Cette caisse n’est pas une caisse d’avance. Elle est soumise à un régime dérogatoire qui a permis au percepteur de décaisser 30 millions par mois de fonds politiques. 
Si l’Etat du Sénégal n’était pas d’accord, cette caisse n’aurait pas fonctionné plus d’un mois.
Depuis que cette caisse a été arrêtée, nous avons eu un malade évacué au Maroc et qui finalement est décédé. Nous n’avions pas pu honorer les dépenses de son traitement. 

Khalifa Ababacar aux questions du Juge 
Je dis encore au plan des principes au vu des décrets de 1966 et de 2003, ce sont des caisses d’avance. 
A la ville de Dakar, il y a plus de six caisses d’avance. Je ne gère pas une caisse d’avance mais des fonds politiques.
Je ne suis pas membre de la commission des marchés, ni de la commission des marchés, je n’y suis pas.
 


1.Posté par great le 07/02/2018 22:26
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