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Pr. Abdoulaye Sakho écrit à Ismaëla Madior Fall: Conseils et considérations d'un grand frère

TRIBUNE LIBRE
Vendredi 8 Septembre 2017

Mon cher Ismaila, je suis très fier de te savoir Garde des sceaux comme du reste je l’étais lorsque notre ainé Serigne Diop l’a été. Tu possèdes les compétences techniques pour faire le job. Je te félicite et t’encourage ! 
  

Je ne sais pas du tout quelle sera ta marge de manœuvre en termes de décisions, ni tes préoccupations immédiates en termes d’actions. Permet moi, avant ta prise de fonction, de te demander à l’image de nos conversations libres dans mon bureau au BRGM, d’avoir toujours en ligne de mire ces deux préoccupations liées à la cohérence et à l’harmonie de la vie dans une communauté humaine : les droits de la défense et la surpopulation carcérale. 
  

Elles ont été très bien formulées par Maitre Henri Leclerc, un avocat pénaliste français, qui vient de prendre sa retraite après 60 ans de carrière et, de publier ses Mémoires sous le titre « La parole et l’action ». Des extraits de son interview à Dalloz Actualités du 8 septembre 2017 donnent la mesure… 
  

1 - Sur les droits de la défense : « Défendre, c’est deux choses. C’est d’abord contrôler la façon dont la justice est rendue, exiger le respect des formes de la procédure avant même de vérifier l’exactitude des faits et l’application stricte de la loi pénale. C’est veiller à ce que l’on ne juge pas comme un ennemi celui qui est accusé mais comme un membre de la famille qui a commis une faute. La défense consiste à réintégrer dans la communauté des hommes celui qui doit être jugé, voire puni ». 
  

2 - Sur la prison : « Depuis que la prison existe comme peine, elle n’a de cesse d’être critiquée, qu’il s’agisse des conditions de détention ou de la surpopulation carcérale... Actuellement, la situation est catastrophique : on pensait résoudre le problème en construisant des prisons mais cela n’est qu’une illusion. Plus on construira des places supplémentaires en détention, plus le nombre de détenus s’accroîtra. Le second problème est la question de la réinsertion sociale, la prison reste un lieu où se construit et se développe la délinquance et où la violence règne… On ne supprimera pas la prison, mais elle reste une verrue de notre société…Il faut, comme le prescrit la loi, qu’elle soit, au-delà de sa fonction répressive, un moyen de réinsérer en faisant reculer la récidive ». 
  


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