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RECLASSEMENT POLITIQUE : Le piège du surplace...

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Vendredi 28 Juillet 2017

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge qui soit flatteur" -Beaumarchais.

En regardant les images de la campagne pour les législatives de ce dimanche 30 Juillet une des conclusions les moins hasardeuses est qu'elles déboucheront sur un début de reclassement politique dans le pays. Sans provoquer les mutations profondes qu'il attend ni en exprimer l'ampleur tant les candidats à la vie publique, politique, débordent des espaces partisans ou cathodiques classiques. Sous la techtonique des plaques, nouveau refuge des citoyens actifs, beaucoup d'entre vous, nous, piaffez, piaffons d'impatience de rejoindre aussi la mêlée !

Le reclassement a commencé. Déjà, ne pas voir sur les tréteaux électoraux les Amath Dansokho, Bathily, en plus de constater le peu de ressorts d'un Tanor ou Niasse suffirait à prouver qu'une page se tourne. Seul le cas indéchiffrable d'un Wade plus tonique qu'on ne pouvait l'imaginer, défiant la gravité, secoue le landerneau politique sénégalais.

C'est le temps des hommes et femmes nouveaux. On a déjà dit ici les limites ou les questions les concernant. Pour constater que dès la première critique certains de leurs affidés, réminiscences de la vieille école du refus de toute remise en question de leurs idoles, sont montés au créneau, la bave à la bouche, l'insulte en bandoulière, comme s'ils oubliaient que toutes les critiques pouvaient être amplifiées et se retourner, en genre et en nature, contre leurs champions.
Il faut se calmer. En le faisant, on peut mieux, et sereinement, se féliciter du surgissement de nouveaux acteurs politiques sur la scène sénégalaise. Leurs défauts et faiblesses sont loin, sous ce rapport, d'obérer leurs qualités.

Prenons l'exemple d'un Abdoul Mbaye. Traîné dans les tribunaux et journaux, parfois par des mercenaires de la plume, qui eut pu penser qu'il en sortirait, jusque-là indemne, pour engager une campagne courageuse, imaginative, de nature à mettre en exergue le politique qui dormait dans le technocrate en lui? Dans l'épreuve, il s'est révélé endurant, signe d'une carrure politique qu'on ne lui soupçonnait pas. Ne pas le critiquer, est-ce lui rendre service? Non. Son silence altier l'honore à cet égard, on ne peut avancer qu'en faisant la somme des thèses et antithèses.

Khalifa Sall est un autre cas. Comment peut-on vouloir son progrès en minorant l'incontestable légèreté autour des retraits légalement punissables qu'il a orchestrés autour des caisses dites d'avance ou je ne sais quoi? Il a fauté. Il le sait. Cela n'enlève cependant en rien, ou presque, au fait qu'un politique, voire une étoile, perce désormais à travers sa personne, lui qui n'était, a priori, promis à n'être qu'un soutier, un porteur d'eau pour le leader non charismatique qui ne décolle pas de son Parti socialiste? L'évidence est pourtant là : même en prison, il compte. La politique, c'est aussi cela, cette baraka, cette bénédiction déguisée qui peut surgir quand et là où l'on s'y attend le moins. La prison est pour lui l'acte fondateur de sa vie politique à venir. Time will tell !

Parlons d'Ousmane Sonko. Qui peut, une seule seconde, douter qu'il est le phénomène politique du Sénégal de ces cinq dernières années? Inconnu au bataillon auparavant, sa voix compte désormais. Il est écouté, épié, craint. Traduira-t-il en votes sa naissante notoriété ? Une certitude s'impose : par la pertinence des questions qu'il pose, sa place dans une nouvelle Assemblée nationale plus sérieuse serait un plus. Toutefois, la grande crainte le concernant ce sont ses nouveaux fans et alliés -opportunistes ?-, surgis d'on ne sait où, et parfois après avoir bourlingué en maints endroits, qui veulent le projeter en homme sans aspérités. C'est grave. 

Demain, si un retour de bâton se produit, les mêmes disparaîtront comme ils étaient venus. Or nul n'est parfait, Sonko, Moi et vous qui me lisez, tous...il faut déchirer le voile des mensonges sur les hommes et femmes qui aspirent à jouer les premiers rôles.
On pourrait parler de Tounkara, toujours alerte, informé, dense et logique dans ses postures intellectuelles, ou d'autres candidats que je ne connais pas. Celui qui cite se trompe parfois, dit l'adage wolof.

Je me contente alors de souhaiter qu'au soir du 30 Juillet le reclassement politique perceptible se solde par un changement en profondeur dans les attitudes et que les procès en sorcelleries politiques cessent. Surtout que des débats qu'on entend, en dehors du volontarisme, du gorgorlouisme, rien de solide ne se dégage encore pour monter que le Sénégal est proche du bout du tunnel.

Que tous les prétendants au reclassement politique se préparent à accepter les critiques, sans quoi ils ne seront que les héritiers d'une tradition d'autocratisme ayant justement échoué. Je suis le premier à accepter de me soumettre au feu des vues contraires. Halte à la beate laudation, et que tous le sachent: nous ne deleguons à PERSONNE notre destin. Notre sort sera traité par la conjonction de nos savoirs et sagesses collectifs. Le temps des dieux sur terre a cessé d'exister, s’il n’a jamais existé d'ailleurs. 

Adama Gaye
 

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