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Yavuz Selim: Des élèves traumatisés, un personnel sacrifié

SOCIETE
Vendredi 28 Avril 2017

Le gouvernement sénégalais a fini par céder à la pression du dictateur turc Erdogan. Il a suspendu, au seuil de l’année scolaire, l’agrément du Groupe scolaire Yavuz Salim, une école connue pour l’efficacité de son génie pédagogique, la performance de ses résultats et ses immenses œuvres de bienfaisance. Plus de 2000 enfants et jeunes Sénégalais étudiants dans cet établissement de bâtisseurs d’esprit, en vivent, aujourd’hui, un traumatisme qui hypothèque leur avenir et des centaines de citoyens sénégalais du personnel enseignant et administratif se retrouvent dans une situation de désastre professionnel et social. Seul l’Etat du Sénégal en porte la responsabilité.


L’Ecole est le berceau de la République. Mais est-ce le cas dans un pays comme le Sénégal où le génie pédagogique est mis dans l’abîme sous la pression d’un dictateur décrié dont la seule évocation du nom provoque émoi et colère dans son pays et sur la scène mondiale ? Le Sénégal se glorifie de respecter les droits de l’Homme. Mais il semble ignorer, par des actes de forfaiture qu’il pose avec désinvolture, que ces droits se sont élargis aux droits des peuples et des Nations. Ce qui est valable pour une personne dans ses droits, l’est aussi pour un peuple.

En cédant à la pression despotique du dictateur turc, Macky Sall a donné des instructions arbitraires pour la suspension de l’agrément du Groupe scolaire Yavuz Salim. Des centaines d’enfants et de jeunes Sénégalais se retrouvent ainsi sacrifiés sur l’autel du chantage diplomatique en voyant leur droit à une éducation garrottée par une décision méchante. Cette décision est absolutiste, étant une atteinte à la dignité humaine.

Elle trahit même la raison d’être de l’Autorité d’Etat qui est la protection du bien commun. Le Gouvernement, tenu de respecter et de faire respecter les exigences de l’Ecole, en a fait fi par une mesure attentatoire au droit à l’Education et au droit du Travail. Elèves boursiers, logés, nourris et suivis médicalement Pour ses performances qui en font une école de génie, Yavuz Salim aurait dû être inscrit dans le granit du patrimoine du système éducatif sénégalais.

Mais l’Ecole est iniquement mise à l’arrêt avec des conséquences psychologiques désastreuses sur les centaines d’apprenants, des effets catastrophiques sur l’ingéniosité pédagogique des enseignants, des répercussions terribles sur l’esprit d’organisation du personnel administratif. Contrairement à une certaine conception publique, Yavuz Salim est un groupe scolaire d’ouverture sociale, de pédagogie performante, d’innovation concluante, de solidarité agissante et de générosité altruiste.

Il est le seul groupe d’enseignement privé au Sénégal qui puise dans ses propres ressources budgétaires des moyens d’assistance sociale à de jeunes Sénégalais de toutes les collectivités locales. Le seul visa pour en disposer est d’être un génie de l’école et dépositaire d’excellents résultats scolaires. L’esprit de solidarité et d’innovation a, en fait, amené Yavuz Salim à ouvrir, à ses frais, un internat gratuit qui loge des enfants et jeunes Sénégalais issus de familles pauvres et identifiés dans toutes les régions du Sénégal pour leur génie scolaire.

Non seulement 364 bourses scolaires leur sont attribuées, mais ils sont logés, nourris et suivis médicalement, une innovation unique au Sénégal. Des fils de hautes personnalités y côtoient des fils de bergers, de paysans et vendeurs de marché.  L’uniformité des tenues scolaires et la gouvernance administrative égalitaire y endiguent les appartenances socio-familiales et les différences. Mieux, contrairement à l’Ecole sénégalaise, Yavuz Salim fait des conditions de performance la diastole et la systole de sa ligne pédagogique : aucune classe ne compte plus de vingt élèves. Et les apprenants sont suivis individuellement dans leur comportement social et leur évolution scolaire.

Dans quel établissement scolaire une telle responsabilité est assumée ? Ce n’est pas pour rien que des personnalités lucides y ont inscrit leurs enfants. Mais cet élan unique est brisé par la décision impertinente et arbitraire de l’Etat du Sénégal. Les conflits politiques entre le Dictateur Erdogan et Fethullah Gulen, opposant politique dont le Mouvement de non-violence est présent dans presque tous les pays du monde, ont été simplement transférés sur le champ diplomatique. Et le Sénégal cède au chantage d’un régime déclinant. Yavuz Salim et le Sénégal Yavuz Salim est présent partout, particulièrement en Europe. Mais  Erdogan n’ose jamais faire la pression exercée sur le Sénégal à la France ou un autre pays occidental.

Des pays africains comme le Nigéria, l’Ouganda et le Kenya ont refusé de sacrifier des enfants de leurs pays. Mais de « petits pays » tels le Sénégal, la Guinée Conakry et la Gambie, ont cédé au Dictateur. Pourtant, au-delà de l’enseignement, Yavuz Salim est ancré dans les valeurs de la civilisation nationale en s’accommodant de la Téranga sénégalaise. Sans tambours, ni trompettes, le Groupe scolaire pose, sur toute l’étendue du Sénégal, des actes sociaux solidaires, particulièrement dans le domaine scolaire et socio-alimentaire. De nombreux Daara, écoles coraniques, sont rénovés et d’autres ont été construits dans le sillage de la modernité.

Auprès de groupes sociaux défavorisés et du système éducatif, Yavuz Salim pose des actes sociaux aussi bien au bénéfice de l’Etat du Sénégal que des populations sénégalaises.  Des puits sont creusés à défaut de bornes fontaines. Des moutons de Tabaski sont distribués à des familles indigentes. Des tonnes de chair de bœufs sont distribuées lors des fêtes de Korité et de Tamkharite.

Des ressources de vie et de survie bloquées 

"Aujourd’hui, plus de 2000 élèves de Yavuz Salim sont traumatisés. Des sources renseignent qu’ils n’ont plus le même enthousiasme qui les animait dans les études compétitives et enrichissantes. Ils doutent de leur avenir scolaire. Les ressources budgétaires sont bloquées et les élèves de l’Internat, issus de lointaines collectivités locales et de familles pauvres, en subissent les frais. Les membres du personnel enseignant et administratif vivent dans le désarroi, ne percevant plus de salaires pour vivre et faire vivre leurs familles. C’est de la responsabilité du Dictateur Erdogan qui s’est donné les attributs d’un Monarque bonapartiste. En cédant à ses pressions, Macky Sall, élu dans un pays inextricable aux valeurs démocratiques, de liberté et de respect de tous les droits humains se donne, alors, une mauvaise image. La seule évocation de son nom fait frissonner tout le personnel et fait trembler les milliers de jeunes Sénégalais qui y étudient.

Pape Ndiaye


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