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​Le journalisme au Sénégal, une vie de forçat

VU SUR FACEBOOK
Mardi 2 Mai 2017

Avant d’exiger quoi que ce soit de l’Etat, encore faudrait-il que le minimum des droits des journalistes soit respecté dans les rédactions. C’est le tout premier combat à mener.


Aujourd’hui, comme tous les jours d’ailleurs, nous journalistes, avons couvert le défilé du 1er Mai. Nous nous sommes fait l’écho des doléances des travailleurs des autres secteurs d’activité. C’est notre métier que de parler des autres, d’être la voix des sans voix, c’est vrai.
 
Malheureusement, au même moment, certains journalistes vivent un drame social pire que celui auquel sont confrontés ceux dont ils se font les relais. Le vécu social de certains confrères dans les rédactions dépasse les limites de la précarité.
 
Beaucoup d’entre eux n’ont pas de contrat de travail encore moins de bulletins de salaires. Ils ne bénéficient pas de cotisations à l’Institut de Prévoyance Retraite (Ipres), à la Caisse de Sécurité Sociale (Css) et ne sont pas non plus logés dans un Institut de Prévoyance Maladie (Ipm).
 
Affectés aux tâches les plus pénibles, ils n’ont aucune assurance d’être payés à la fin du mois. Leur seule consolation : voir leur nom étalé au bas des articles. Pourtant les journalistes sont ceux qui font tourner les rédactions. De véritables souffre-douleur, taillables et corvéables à merci par des patrons cupides. C’est là une violation éhontée de la Convention collective des journalistes dont on parle peu.
 
On nous dit que l’environnement des médias est difficile et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles un conglomérat d’associations de la presse réunies au sein du Cap (des gens que tout oppose et dont les intérêts divergent) entend battre le macadam ce mercredi. Mais un environnement des médias, s’il est difficile, il doit être difficile pour tous les acteurs des médias. Mais pas seulement pour les journalistes. Or, c’est le cas.
 
En effet, au moment où les journalistes ne voient même pas la queue du diable pour la tirer, les patrons de presse, eux, vivent dans une certaine aisance. On ne les entend que lorsque le butin de l’aide à la presse tarde à être partagé. Avant d’exiger quoi que ce soit de l’Etat, encore faudrait-il que le minimum des droits des journalistes soit respecté dans les rédactions. C’est le tout premier combat à mener. Malheureusement le Cap a mis les charrues avant les bœufs. Il faut balayer d’abord devant la porte des rédactions avant de vouloir le faire devant la porte du ministère de la Communication.

El Hadji Ibrahima Thiam, journaliste

 

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