
L’ancienne ministre sénégalaise des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima Siby, vient d’obtenir une liberté provisoire, après avoir été inculpée pour détournement présumé de fonds publics dans le cadre de la gestion des Fonds Force-Covid. Cette décision de la Haute Cour de justice intervient à la suite d’une requête en mainlevée de mandat de dépôt déposée par ses avocats.
Déposée le lendemain de son audition au fond, tenue mercredi dernier, la requête de 11 pages présentée par les avocats Baboucar Cissé, François Sarr, Antoine Mbengue et Michel Simel Basse a été déterminante. Elle plaide pour la mise en liberté provisoire de leur cliente, inculpée depuis le 21 mai 2025 dans une affaire portant sur 73,2 millions FCFA destinés à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou pour les orpailleurs touchés par la pandémie.
Les avocats de Mme Gladima affirment que leur cliente n’a jamais été mise en cause directement par la Cour des comptes. Selon eux, son rôle s’est limité à l’approbation de contrats, bien en amont des procédures de paiement et sans implication dans la vérification des services rendus, ni dans les règlements effectués.
Un point central de leur argumentation réside dans une erreur de droit contenue dans le rapport d’enquête. Celui-ci se base sur l’article 89 du décret n°2011-1880, pourtant abrogé depuis avril 2020. À la date du rapport (août 2022), le décret en vigueur était le n°2020-987. Une erreur que les avocats qualifient de « grave » et révélatrice de la fragilité des charges retenues.
Cette liberté provisoire pourrait marquer un tournant dans l’affaire. Elle relance le débat sur la régularité des procédures menées par la Haute Cour de justice dans le cadre des poursuites lancées contre plusieurs anciens membres du gouvernement de Macky Sall, accusés de mauvaise gestion des fonds publics durant la pandémie.