C’est fait : le président Bassirou Diomaye Faye a rompu le silence. Mais au lieu de calmer les tensions, ses propos semblent marquer un fossé grandissant entre lui et son Premier ministre.
S’exprimant au Palais lors de la réception du rapport final du Dialogue national, il a insisté sur la stabilité du pays comme cap essentiel ; sa responsabilité présidentielle face aux attentes populaires et son refus d’un bras de fer inutile, tout en répondant indirectement aux critiques formulées récemment par Sonko.
“Nous avons hérité d’un pays dans une situation économique très difficile. (…) Nous avons besoin de réconcilier le pays. La paix doit régner.”
“J’ai passé 11 mois en prison pour dénoncer les failles du système judiciaire. Si je reproduis les mêmes erreurs, les Sénégalais nous tourneront le dos.”
Le “je” présidentiel, un message clair
Bassirou Diomaye Faye assume pleinement son autorité. Son discours, très personnel, marque une volonté de recadrer le débat national, sans mentionner certains sujets brûlants : aucun mot sur les morts ou les violences verbales évoquées par Sonko ; silence également sur la reddition des comptes, pourtant attendue par une large frange de l’opinion ;
Il a lancé un appel discret mais ferme à Pastef à œuvrer pour l’intérêt général.
“La justice doit être indépendante, mais elle ne pourra pas faire ce qu’elle veut”, a-t-il précisé, révélant sa vision encadrée d’une justice réformée.
Conseil des ministres : un test décisif
Le Conseil des ministres prévu demain sera un moment de vérité :
Ousmane Sonko y participera-t-il ? Bien qu’il ait écarté toute démission, sa posture interroge :
“Je n’irai nulle part ! (…) Je suis théoriquement le chef de la majorité parlementaire, le chef du gouvernement, et j’ai désigné le candidat à la présidentielle.”
Le tandem exécutif Diomaye–Sonko montre des signes de tension croissante, derrière des discours polis. Si la paix et la stabilité sont érigées en priorité présidentielle, l’unité politique au sommet semble plus fragile que jamais.
Les prochains jours seront décisifs. Le Sénégal est à la croisée des chemins : cohabitation maîtrisée ou confrontation ouverte ?