« Kou saga Ousmane Sonko saga len ko, kou saga président de la République saga len ko, ndakh fayou dagane na », a déclaré Birame Soulèye Diop. Traduction : « Quiconque insulte Ousmane Sonko, insultez-le en retour ; quiconque insulte le président de la République, insultez-le en retour, car la réplique est permise ». Ce langage de confrontation, tenu devant un public partisan, marque une rupture avec les appels au dépassement et à l’unité nationale souvent prônés dans le discours officiel.
Quelques jours plus tôt, le Premier ministre Ousmane Sonko avait publiquement exprimé son mécontentement vis-à-vis du président Bassirou Diomaye Faye, l’accusant de manquer d’autorité face aux critiques et attaques ciblant son entourage. Une sortie qui a jeté une lumière crue sur les tensions internes au sommet de l’État, et alimenté les spéculations sur une possible divergence stratégique entre les deux figures majeures de la coalition au pouvoir.
En réaction, le chef de l’État a profité de la remise du rapport final du dialogue national pour appeler au calme et à la retenue, exhortant les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité. Un appel visiblement resté lettre morte, au vu de la radicalisation du discours dans le camp présidentiel.
Ces échanges virulents interviennent dans un contexte où la démocratie sénégalaise est soumise à de fortes pressions. Entre querelles internes, opposition muselée et société civile en alerte, le durcissement du ton pourrait fragiliser la stabilité politique et accentuer les clivages dans l’opinion publique.Alors que le pouvoir prône l’unité nationale et la transition apaisée, la montée des discours belliqueux risque d’alimenter un cycle de provocations et de ripostes.