Le monde académique, les mouvements féministes et les défenseurs des droits humains ont récemment salué, d’une seule voix, l’immense contribution du Professeur Faou Sow à la pensée critique africaine et à l’émancipation des femmes. À Dakar, un vibrant hommage lui a été rendu au cours d’un symposium réunissant chercheurs, étudiants, militants et autorités, venus honorer celle qui fut bien plus qu’une intellectuelle : une pionnière, une passeuse, une militante.
Le Professeur Faou Sow, fondatrice du Laboratoire Genre et Recherche Scientifique à l’IFAN (Institut Fondamental d’Afrique Noire) Cheikh Anta Diop, a été l'une des premières voix à introduire et institutionnaliser les études de genre dans les milieux universitaires d’Afrique francophone. Son engagement académique et militant a profondément marqué la recherche sociale en Afrique de l’Ouest, inspirant des générations entières de chercheurs, d’étudiants et d’acteurs du changement.
Une intellectuelle engagée, une militante de terrain
Formée en sociologie, le Pr Faou Sow a toujours su faire dialoguer rigueur scientifique et engagement politique. Elle a plaidé avec force pour une recherche enracinée dans les réalités africaines, attentive aux inégalités, et ouverte aux voix souvent marginalisées, notamment celles des femmes. À travers ses écrits, conférences et formations, elle a contribué à déconstruire les stéréotypes sexistes et à promouvoir l’égalité des sexes dans les politiques publiques et les programmes de développement.
Elle est notamment à l’origine du plaidoyer pour l’institutionnalisation du 7 mars comme journée nationale de mémoire pour les femmes de Nder, ces héroïnes sénégalaises qui, en 1820, choisirent la mort plutôt que la déshonorante capture. Pour le Professeur Sow, cette mémoire devait devenir un pilier de l'identité nationale et un symbole de la force des femmes africaines.
Un rayonnement au-delà des frontières
Récompensée à plusieurs reprises à l’international, notamment par l’Université de Boston et le Pan African Congress, Faou Sow est reconnue comme l’une des figures fondatrices de la pensée féministe africaine. Sa capacité à lier recherche académique, plaidoyer institutionnel et mobilisation citoyenne a fait d’elle une référence incontournable dans les cercles intellectuels et militants du continent.
Un héritage vivant
L’hommage qui lui a été rendu à Dakar n’est pas un adieu, mais un salut à une œuvre vivante. Ses publications, ses combats, les institutions qu’elle a contribué à bâtir, et surtout les esprits qu’elle a éveillés, continuent de tracer la voie. L’université, les milieux associatifs, les décideurs politiques... tous peuvent encore s’inspirer de sa méthode : penser pour agir, agir pour transformer.
En rendant hommage au Professeur Faou Sow, le Sénégal et l’Afrique reconnaissent la valeur irremplaçable de celles et ceux qui, dans le silence du travail et la clarté des idées, œuvrent pour une société plus juste, plus équitable et plus humaine.