L’affaire a éclaté suite à un audit interne lancé par le nouveau directeur général de Senum SA, Isidore Diouf, qui a mis en lumière une inflation suspecte des dépenses sur la ligne budgétaire « communication digitale ».
Une carte bancaire professionnelle utilisée à des fins personnelles
L’enquête révèle que Serigne Saliou Ndiaye aurait utilisé la carte bancaire de l’entreprise pour régler des achats personnels sur des plateformes telles que : Google Play Store, App Store, Netflix, Facebook Ads, Canva, Yango, Alibaba, Shein
Les relevés bancaires fournis par la CBAO montrent que les transactions frauduleuses s’étendent de janvier 2024 à juin 2025, avec un préjudice total estimé à 46 396 984 FCFA, soit plus du double du montant initialement avoué (21 167 477 FCFA).
Des achats revendus sur des sites e-commerce
Les produits achetés – gadgets électroniques, cosmétiques, vêtements, montres – étaient ensuite revendus sur les sites Casciaono.shop et Zb-men.com, gérés par l’accusé. Il aurait également utilisé la carte pour financer des activités liées à Yango, en versant des commissions à des chauffeurs partenaires.
Dans une déclaration manuscrite datée du 25 juin 2025, Serigne Saliou Ndiaye a reconnu les faits, invoquant des difficultés personnelles et familiales ainsi qu’un salaire jugé insuffisant (440 000 FCFA). Il a proposé un remboursement intégral via un prêt bancaire et a demandé à conserver son poste.
Déféré au parquet le 11 août 2025, après 48 heures de garde à vue à la Division des investigations criminelles (DIC), Serigne Saliou Ndiaye risque des sanctions pénales sévères. L’affaire suscite un vif intérêt médiatique et soulève des questions sur la gestion des ressources numériques dans les institutions publiques.

