Annoncée à 16 heures, l’arrivée d’Adama Barrow à l’aéroport international de Banjul a été retardée d’une heure de temps. Transporté par un avion de l’armée sénégalaise, le nouveau président de la Gambie a foulé le tarmac de l’aéroport à 17 h 03 minutes. Vainqueur de la présidentielle gambienne du 1er décembre 2016, le candidat de la coalition 2016 avait été obligé à s’exiler au Sénégal après le revirement de Yahya Jammeh qui, avait pourtant dans un premier temps reconnu sa défaite. Menacé par la CEDEAO et secouru par les seuls amis qu'il compte dans la sous-région, Jammeh choisit la voie de la raison en acceptant de sortir du pays.
Tout de blanc vêtu, son remplaçant qui a prêté serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie à Dakar, s’est tout d’abord plié au protocole qui veut qu’il serre la main du corps diplomatique avant de communier avec les membres de sa coalition venus par milliers lui dérouler le tapis rouge. Mais gare à celui qui tente de l’approcher. Les gendarmes du GIGN sénégalais de la MICEGA qui veillent sur sa sécurité ne badinent pas avec les consignes qui leur ont été données. Un photographe l’a appris à ses dépens. Il a reçu la crosse d’une arme à feu sur le visage alors qu’il était dans l’exercice de sa fonction. Il a frôlé la syncope.
Un peu plus loin, c’est la fête depuis le début de l’après-midi. Ses militants, tous habillés du tee-shirt à l’inscription « Gambia has décided » attendent le passage du cortège présidentiel pour entrer en transe. Les plus belles chansons sont entonnées à l’honneur du « tombeur » du dictateur. Barrow est maître chez lui. La page Jammeh est tournée.