Dans une tribune intitulée « Diomaye mooy Sonko ou les deux faces d’une médaille », le député Thierno Alassane Sall alerte sur une crise d’autorité au sommet de l’État sénégalais. Il y dénonce une confusion des rôles entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, tout en fustigeant l’absence de réaction claire du chef de l’État face aux sorties controversées de son chef de gouvernement.
Selon le leader de la République des Valeurs, la déclaration du président minimisant les tensions avec Sonko a créé davantage de malaise que d’apaisement. Thierno Alassane Sall critique la posture présidentielle : « La nation attendait une position d’autorité, mais a eu droit à une tentative de banalisation des propos outrageants du Premier ministre. »
Il déplore que ni la magistrature, ni la société civile, ni les médias, tous récemment pris pour cibles, n’aient reçu un mot de soutien ou de compassion de la part du Président. Pour lui, ce silence est lourd de conséquences : « Il donne le sentiment que préserver son amitié personnelle avec Sonko prime sur la défense des institutions républicaines. »
Une lutte de pouvoir derrière la façade de l’unité
Pour Thierno Alassane Sall, la situation actuelle relève moins d’un malentendu que d’un affrontement stratégique entre deux ambitions politiques. Il évoque un « Protocole du Cap Manuel », un pacte tacite entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko, visant à gérer le pouvoir de manière conjointe : « Ce que nous vivons est un nouvel épisode d’un accord politique personnel, non fondé sur l’intérêt général, mais sur des calculs de pouvoir. »
Il poursuit : « Cette guerre froide au sommet de l’État n’est pas idéologique, mais fondamentalement une bataille d’ego. Et à trop laisser pourrir cette situation, le président portera la responsabilité historique d’un basculement dangereux. »
Le député s’alarme d’une justice qu’il juge déséquilibrée et sélective. Il s’interroge sur l’absence de réactions judiciaires face aux déclarations jugées incendiaires du Premier ministre, alors que de nombreux citoyens, militants ou opposants, sont poursuivis pour de simples opinions : « La balance de la justice est rarement apparue aussi manifestement truquée. »
Thierno Alassane Sall estime que les engagements du président à « libérer la justice » sonnent creux tant qu’il n’agit pas concrètement pour garantir l’indépendance et l’équité des décisions judiciaires.
En conclusion, le parlementaire met en garde : « Le Sénégal est au bord de la rupture. La situation économique se détériore, les tensions politiques s’exacerbent, et les citoyens s’interrogent sur l’avenir. » Selon lui, la posture actuelle du président pourrait précipiter une chute institutionnelle si aucune clarification n’est apportée rapidement.
Il appelle Bassirou Diomaye Faye à « prendre de la hauteur, recadrer les dérives, restaurer la neutralité de l’État et prouver que la République reste plus forte que les amitiés politiques. »
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