
Le président de la République a officiellement lancé, ce lundi, l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTESRI 2050). Une initiative ambitieuse visant à refonder en profondeur le système universitaire sénégalais, en rupture avec les modèles hérités de la colonisation.
En présence du ministre Abdourahmane Diouf et du Pr Bouba Diop, président des commissions, le chef de l’État a appelé à bâtir une université « débarrassée de l’héritage colonial » et en phase avec les réalités culturelles, sociales et économiques du Sénégal. « Nos savoirs sont authentiques. Ils doivent cesser d’être marginalisés au profit de modèles importés », a déclaré Bassirou Diomaye Faye à la CICAD de Diamniadio.
Le président prône une refondation profonde de l’enseignement supérieur autour de huit commissions thématiques, réunissant les acteurs du secteur pour penser une université souveraine, inclusive, innovante et résolument tournée vers les besoins du pays.
Réhabiliter les savoirs traditionnels et les langues africaines
Parmi les réformes majeures annoncées figurent :- L’intégration des langues nationales et africaines dans les programmes comme vecteurs d’inclusion et d’innovation,
- La promotion du plurilinguisme, aux côtés du français et de l’anglais,
- La valorisation des savoirs traditionnels dans les cursus d’enseignement et de recherche,
- La réappropriation de l’épistémologie locale, de la mémoire collective et des arts comme socle de pensée critique et de développement.
- L’application effective du décret sur les pensions des enseignants décédés,
- L’amélioration du taux de réussite au premier cycle universitaire,
- La fin de la précarité des enseignants vacataires, appelés à « ne plus être exploités ».
- Les lenteurs dans l’achèvement des infrastructures universitaires,
- Le besoin d’un budget annuel sincère et équilibré pour soutenir l’enseignement et la recherche.