
En visite officielle de 48 heures à Ouagadougou, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a profité de son séjour pour lancer un message retentissant en faveur de l’unité des forces panafricanistes et souverainistes du continent. Dans un entretien accordé à la chaîne publique burkinabè RTB, il a plaidé pour un sursaut stratégique en Afrique, dénonçant les divisions historiques et les influences extérieures persistantes.
« Nous avons été divisés pendant trop longtemps, parfois sur des détails. Aujourd’hui, il est urgent de réunir tous les panafricains, tous les souverainistes autour d’un même combat : celui de la libération de l’Afrique », a-t-il déclaré avec force.
Une convergence de vues entre Dakar et Ouagadougou

Au cours de cette visite, plusieurs échanges ont eu lieu avec le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla. Les deux dirigeants ont affiché une volonté claire de bâtir une nouvelle forme de coopération entre États africains, basée sur des intérêts mutuels et une indépendance affirmée vis-à-vis des puissances étrangères.
Une visite hautement symbolique
Cette première visite d’Ousmane Sonko en tant que Premier ministre à Ouagadougou est lourde de symboles. Elle marque non seulement un réchauffement des relations entre le Sénégal et les pays du Sahel dirigés par des régimes à l’idéologie panafricaniste affirmée, mais elle illustre aussi un tournant dans la diplomatie sénégalaise, désormais plus encline à dialoguer avec les nouvelles figures de la transition régionale.
Un message au-delà des frontières
Le message de Sonko dépasse le cadre strictement bilatéral. Il s’adresse à l’ensemble des nations africaines : refuser les diktats extérieurs, promouvoir l’unité des peuples, et bâtir une souveraineté réelle — politique, économique et culturelle. Cette prise de parole renforce la stature panafricaine du chef du gouvernement sénégalais, qui entend jouer un rôle actif dans les recompositions géopolitiques en cours sur le continent.
Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger renforcent leur alliance au sein de l’AES (Alliance des États du Sahel), cette visite pourrait bien ouvrir la voie à de nouveaux partenariats politiques et économiques au sein de l’espace ouest-africain.