
"Pour la reddition des comptes, mais contre le règlement de comptes"
Dans une formule synthétique et percutante, Aly Ngouille Ndiaye a résumé sa position : « Nous sommes pour la reddition des comptes, mais contre le règlement de comptes. » Un appel clair à ce que les procédures judiciaires soient menées avec rigueur, dans un esprit de justice, et non comme instruments de revanche politique.
Une alerte sur les libertés individuelles
Aly Ngouille Ndiaye a d’abord dénoncé les restrictions croissantes imposées à certaines personnalités, en particulier les interdictions de sortie du territoire décidées sans fondement judiciaire clair. Il y voit une atteinte grave aux libertés individuelles garanties par la Constitution et un glissement inquiétant vers des pratiques arbitraires.
Des critiques sévères contre la Haute Cour de justice
L’ancien ministre a ensuite pris pour cible la Haute Cour de justice, qu’il a qualifiée de « l’une des institutions les moins crédibles que nous ayons connues ». Selon lui, sa composition actuelle ne garantit ni impartialité ni équité. Il a regretté l'absence d’un double degré de juridiction, qui prive les accusés de toute possibilité de recours, allant à l’encontre des standards internationaux en matière de justice équitable.
Liberté de la presse menacée
Autre point de préoccupation soulevé : les mesures restrictives visant certains médias. Pour Aly Ngouille Ndiaye, les arrêtés administratifs récents visant à suspendre ou sanctionner certains organes de presse s’apparentent à une volonté de museler la presse et de restreindre la liberté d’expression. Il a insisté sur le rôle essentiel des médias dans le fonctionnement démocratique et sur la nécessité de les protéger.
Un système électoral à réformer
M. Ndiaye a aussi plaidé pour une réforme en profondeur du mode de scrutin, qu’il estime peu représentatif. Selon lui, les systèmes actuels pour les législatives et les municipales ne reflètent pas la diversité réelle des opinions politiques au sein de la population. Il appelle à plus de justice électorale et à une révision des mécanismes de représentation.
En conclusion, l’ancien ministre a exhorté la classe politique et les institutions à retrouver le chemin d’une gouvernance fondée sur la transparence, l’équité et le respect des libertés fondamentales. Son intervention a été l’une des plus marquantes de cette première journée de dialogue, reflétant la profondeur des attentes et des inquiétudes dans le contexte politique actuel.