Le spécialiste en décentralisation Amadou Sène Niang a pris la parole pour clarifier la situation juridique entourant la révocation de Barthélemy Dias à la tête de la mairie de Dakar. Selon lui, l’ancien édile ne peut plus exercer ses fonctions, malgré les recours introduits.
“Le recours n’est pas suspensif” selon Amadou Sène Niang
Invité sur les ondes de Sud FM, Amadou Sène Niang a affirmé que les recours déposés par Barthélemy Dias n’ont aucun effet suspensif, contredisant les déclarations de ce dernier :
« Dire qu’on doit suspendre la décision en raison d’un recours, c’est méconnaître ce qui confère un caractère suspensif à un recours. Il n’y a pas de préjudice irréparable. La Ville de Dakar fonctionne normalement. Le Code général des collectivités territoriales dispose, dans son article 137, qu’en cas de décès, de démission acceptée, de révocation, de suspension, d’absence ou de tout autre empêchement dûment constaté par le bureau, sous réserve des dispositions de l’article 138 alinéa 2, le maire est provisoirement remplacé par un adjoint. Cela est très clair : Barthélémy Dias n’est plus maire de la commune de Dakar. Il a été remplacé provisoirement par Mme Ngoné Mbengue, première adjointe au maire, et cet intérim a une durée déterminée. », a-t-il expliqué.
S’appuyant sur l’article 137 du Code général des collectivités territoriales, Sène Niang rappelle que Barthélemy Dias a été provisoirement remplacé par Mme Ngoné Mbengue, première adjointe au maire. L’intérim, précise-t-il, doit être suivi d’un remplacement définitif lors de la prochaine session ordinaire du conseil municipal.
« Le Code général des collectivités territoriales, dans son article 137 alinéa 2, prévoit que, lors de la session ordinaire suivante, il est procédé au remplacement définitif du maire empêché. Le préfet doit prendre ses responsabilités et convoquer le bureau avec cet ordre du jour. », a ajouté l’expert.
De son côté, Barthélemy Dias conteste la légalité de sa révocation, affirmant qu’aucun décret présidentiel n’a été signé pour entériner cette décision, comme l’exigerait l’article 135 du même Code.
« Il n’y a aucune condamnation judiciaire me concernant. Cet acte préfectoral est juridiquement invalide », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse, dénonçant une confiscation du vote populaire.
Alors que la Cour suprême a été saisie par Dias, Amadou Sène Niang insiste sur le fait que le droit a déjà prévu une transition claire en cas de vacance du poste. Ce désaccord annonce un bras de fer juridique et politique, avec un impact majeur sur la gouvernance de la capitale sénégalaise.