
En coulisses, plusieurs responsables soupçonnaient déjà Khalifa Sall de manœuvrer avec Ousmane Sonko, ce dernier souhaitant confier la gestion diplomatique du pays à l’ancien édile, en raison de son profil international. Mais, toujours selon nos sources, une condition politique forte aurait été posée par le nouveau régime : éloigner Barthélémy Dias, perçu comme une figure trop dérangeante, voire comme un homme à neutraliser politiquement. Pourtant, dans les échanges tenus loin des micros, Khalifa Sall se serait engagé à passer la main à Barthélémy Dias à la tête de Taxawou Sénégal, après la présidentielle de 2024.

Mais ce scénario a été rejeté en interne, notamment par des figures historiques comme Saliou Sarr, Bira Kane Ndaw, Aly Coura Diop, qui craignent de perdre leur influence au profit d’un jeune loup jugé trop ambitieux et difficile à contrôler. C’est ainsi que la promesse de succession a été enterrée, provoquant la décision de Barthélémy Dias de claquer la porte.
L’ex-maire révoqué de Dakar n’a jamais digéré son éviction brutale de la Ville de Dakar orchestrée, selon lui, par le clan présidentiel avec la bénédiction silencieuse de certains proches de Khalifa Sall. Aujourd’hui, il organise la riposte, et Taxawou Sénégal se vide progressivement de sa substance. Des signes clairs de cette hémorragie apparaissent déjà : les groupes WhatsApp officiels sont désertés, tandis que de nouveaux canaux pro-Barth se multiplient.
Malick Youm, coordinateur de Taxawou en France, a quitté le navire avec fracas pour rejoindre Barthélémy Dias. À Nioro, plus de 35 jeunes militants ont prêté allégeance au nouveau leader. À Dakar, les amazones et plusieurs cadres ont déjà entamé des pourparlers avec l’ancien maire. Tous les regards sont désormais tournés vers le 28 mai prochain, date annoncée pour le lancement officiel du mouvement politique de Barthélémy Dias.
De nombreux militants attendent ce moment pour s’afficher ouvertement à ses côtés, entérinant de facto une nouvelle recomposition politique. Car pour eux, une chose est claire : face à l’offensive de PASTEF, il faudra un leadership radical, combatif, assumé. Et Barthélémy Dias coche, selon eux, toutes les cases du profil idéal pour incarner une opposition de rupture, décomplexée et offensive.