Le Sénégal est en deuil. Pape Mamadou Seck, ancien détenu politique et militant du parti Pastef – Les Patriotes, est décédé ce mercredi 27 août, selon des sources proches de sa famille. Son décès suscite une vive émotion dans les milieux politiques et militants, ravivant les débats sur la répression politique et les conditions de détention au Sénégal.
Qui était Pape Mamadou Seck ?
Militant engagé, Pape Mamadou Seck s’est illustré par son implication dans les mouvements de contestation contre le régime de Macky Sall. Il avait été arrêté le 29 juin 2022 dans le cadre de l’affaire des « Forces spéciales », un groupe accusé de vouloir déstabiliser l’ordre public lors de manifestations organisées par la coalition Yewwi Askan Wi.
Une détention controversée
Incarcéré au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, Seck souffrait d’une insuffisance rénale chronique. Malgré les appels répétés de ses avocats et des organisations de défense des droits humains, il n’a été libéré qu’en mars 2024, à la faveur d’une loi d’amnistie. Son état de santé s’était considérablement détérioré durant sa détention.
Réactions politiques et hommages
Waly Diouf Bodian, Directeur général du Port autonome de Dakar et membre influent du Pastef, a exprimé sa douleur sur Facebook :
« Pape Mamadou Seck, une autre victime de Macky, est décédé ce jour. Il a tenu sa place dignement lorsqu’il s’est agi de se battre pour le changement. Ton sacrifice ne sera pas vain. »
De nombreux militants et sympathisants du Pastef saluent la mémoire d’un homme courageux, dont le parcours incarne la lutte pour la justice et la démocratie.
Un symbole de la répression politique ?
La disparition de Pape Mamadou Seck relance les interrogations sur l’usage de l’accusation de terrorisme comme outil de répression politique. Elle met également en lumière les conditions de détention dans les prisons sénégalaises et les conséquences humaines de l’instrumentalisation judiciaire.