
Le Comité pour la Plateforme de Réflexions Dooleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi s’est prononcé sur l’ouverture du dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye, saluant l’initiative tout en soulignant la nécessité de réformes plus ambitieuses et d’un véritable changement de paradigme dans la gouvernance.
Dans un communiqué rendu public, le CPR Dooleel PIT-Sénégal rappelle son attachement historique à la concertation démocratique, en cohérence avec l’héritage du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) originel. Dès mars 2021, alors que le pays traversait une crise violente liée à l’affaire Ousmane Sonko, le comité avait déjà plaidé pour une Concertation nationale délibérative, proposition renouvelée jusqu’à la fin du régime de Macky Sall en mars 2024.
« Oui au dialogue, mais pour une refondation en profondeur »
Si le comité exprime son adhésion au processus de dialogue national, il juge que l’objectif général fixé par les autorités reste insuffisamment ambitieux. Selon le texte, « les seules questions électorales ou politiques ne sauraient garantir une stabilité institutionnelle durable ». Pour ses membres, la priorité doit aller vers la consolidation de la démocratie participative, la réforme en profondeur des institutions et la fin de l’hyperprésidentialisme.
Ils se félicitent toutefois des axes de réforme annoncés : amélioration du système électoral, définition du statut de l’opposition, révision du système de parrainage, encadrement du financement des partis, ou encore rationalisation du calendrier républicain.
Mais au-delà de ces chantiers, le CPR appelle à une refonte globale du modèle de gouvernance, en s’appuyant notamment sur la proposition de Constitution formulée par la CNRI et les conclusions des Assises nationales, références constantes pour leur vision réformatrice.
Pour une nouvelle architecture institutionnelle
Le comité soutient des réformes clés issues des Assises de la Justice, notamment l’institution d’un Juge des Libertés, ainsi que la création d’une Cour constitutionnelle indépendante, véritable garante de la démocratie. Il réclame par ailleurs l’abrogation des lois liberticides encore présentes dans l’arsenal juridique.
Concernant la stabilité sociale, Dooleel PIT-Sénégal salue également le dialogue tripartite entre État, patronat et syndicats, qu’il juge fondamental pour construire une économie équitable fondée sur un travail décent.
Enfin, le comité plaide pour une réhabilitation du Parlement, à travers un renforcement de son rôle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques. À ce titre, il souligne que la décision du président Diomaye Faye de se retirer de la direction de son parti constitue un geste de rupture à saluer, en espérant qu’il s’inspire de l’exemple d’Abdou Diouf en 1992, pour concrétiser les résultats du dialogue.
Un appel au référendum
Dans sa conclusion, le CPR estime que les réformes les plus structurantes devraient être soumises au peuple par voie référendaire, seule méthode à même de garantir leur légitimité populaire et leur appropriation durable. Car, selon le comité, seule une réforme en profondeur du régime politique permettra d’ouvrir une nouvelle ère de stabilité démocratique et de progrès partagé.