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L’art de scier la branche sur laquelle on se tient… (par Ibou Fall)

LETTRE DU JOUR
Jeudi 15 Mai 2025

Une autre minute de silence pour vos Sénégalaiseries cette semaine aussi en deuil : Koyo Kouoh, une citoyenne du monde qui sillonne toute sa vie les capitales où l’esprit s’épanouit, n’est plus. Elle nous lègue Raw Material, un centre intellectuel et culturel qui reçoit des artistes et penseurs surgis du monde entier. 
Elle soutiendra autant qu’elle pourra les Sénégalaiseries et Le P’tit Railleur Sénégalais, le périodique satirique que je lance en 2013, en les hébergeant, les distribuant et aussi en m’offrant une tribune pour en débattre. 
Patronne d’un grand musée d’art contemporain en Afrique du Sud, Zeitz Mocaa, nommée dernièrement commissaire de la Biennale de Venise qui doit se tenir l’an prochain, elle aura surpris tout son monde cette semaine… Une dame très classe, avec le cœur sur la main, s’en est allée. Paix à son âme. 

Revenons à nos banales sénégalaiseries…
C’est donc décidé, à compter du 28 mai et jusqu’au 4 juin 2025, le gratin du peuple des 54 % va se mettre à dialoguer au sujet du système électoral et des institutions. Faudra pas être pressé : on attend aussi patiemment les conclusions des pétaradantes Assises de la Justice, que la note de lecture de Mame Mactar Guèye concernant le Goncourt de Mbougar Sarr.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je trouve curieux que l’on dissolve dans des décrets acides le Conseil économique, social et environnemental, tout comme le Haut Conseil des Collectivités locales avant de discuter des réformes institutionnelles. Question toute bête : si à l’unanimité les participants réclament à tue-tête le retour de ces deux institutions, on fait comment ?
Pour ce qui est du système électoral, l’initiative viendrait de récents candidats frustrés, ça se comprendrait. Comme les quarante recalés que Macky Sall console en les conviant à un grand dialogue national, encore un, sans tête ni queue. Le prétexte officiel : repêcher, entre autres, Karim Wade et Ousmane Sonko. Il faudrait alors réviser les listes électorales, amnistier les « détenus politiques » selon la terminologie des droits-de-l’hommistes exaltés, et reporter les élections. 

Sa Rondeur manœuvre à cet instant-là pour revenir dans la course.
Que l’actuel Premier ministre, patron de PASTEF, qui fait peser la menace en 2023 d’interdire la tenue d’élection s’il n’est pas candidat, juge notre système inique, cela peut se comprendre. Même s’il lui permet de rafler la mairie de Ziguinchor et installer Barthélémy Dias à Dakar au pas de charge. C’est vrai, c’est ce système qui n’en fait qu’un Premier ministre alors qu’on voyait déjà le PROS, Président de tous les Sénégalais, Macky Sall y compris.
Rien de tout ça dans une République qui marche manifestement sur la tête. 
Que ce besoin de palabrer autour de la réforme des institutions et du système électoral vienne de son principal bénéficiaire, le dernier en date de surcroit, me laisse pantois. S’il doit y avoir au Sénégal, quelqu’un qui doit trouver le système électoral sénégalais plus que parfait, c’est bien Bassirou Diomaye Faye. Certes, le président de la République l’affirme depuis son installation : il crèche au Palais de l’avenue Senghor à contrecœur, préférant nettement les plaisirs champêtres de son Sine natal ; mieux, il arbore comme un air coupable d’occuper le fauteuil que les concepteurs du « Projet » destinent depuis le début au manitou de PASTEF, Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre.

Que penser d’un système électoral qui enfante régulièrement depuis 1991 des alternances ? 
Abdou Diouf, le 19 mars 2000, ne peut rien d’autre que féliciter son tombeur avant même la proclamation des résultats. Le Père Wade, douze années après, pareil : il se rend à l’évidence que la machine électorale vient de broyer impitoyablement ses espoirs de rempiler. Macky Sall tentera de manœuvrer pour contourner les règles qui interdisent un troisième mandat successif, il finit par baisser les bras, même après la scène hilarante du militant sorti de derrière les filaos de Guédiawaye pour lui asséner devant sa femme et surtout une caméra que sa candidature à un troisième mandat successif « est une demande sociale ».
Le Président malgré lui Bassirou Diomaye Faye s’en veut-il toujours et encore d’être passé par les failles du système, dont le processus électoral, pour occuper la place légitime de son champion, dont il fait quand même, en lot de consolation, le « meilleur Premier ministre de tous les temps » avant de faire de sa mère la marraine de sa benjamine ?
Bref, on va relifter ce système électoral si inique qu’il provoque des accidents de l’histoire tout de même heureux. Faudrait quand même faire gaffe à ne pas apporter des réformes qui, comme les régimes précédents les conduisent à leur propre perte… 
Le bon sens populaire le dit bien : « C’est à force de se maquiller que le singe s’est crevé l’œil ».
C’est Jeune Afrique qui nous l’apprend en même temps qu’il organise ses agapes à Abidjan : Barthélémy Dias et Khalifa Sall se séparent poliment. Pour l’instant, ce n’est certes pas très sénégalais, pas d’adieux déchirants, ni de crise de nerfs encore moins de déclarations intempestives. Barthélémy Dias va seulement lancer une « entité » politique. 
Fallait bien que ça arrive un jour : il est devenu difficile pour le p’tit maire de Baobabs au flingue facile devenu l’honorable député-maire de Dakar entre-temps de rester sous les ordres d’un mentor qui manigance avec l’ennemi pour se faire offrir la candidature à la dernière présidentielle et se crashe au lieu de présenter son poulain.

Du coq à l’âne…
Le Premier ministre Ousmane Sonko se serait rendu à la prison où croupit un de ses inconditionnels que ses dérapages syntaxiques y ont conduit. Tolérance zéro qu’il disait…

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