
Le cautionnement, consigné à hauteur de 394 milliards 423 millions F CFA, couvre largement le montant initialement retenu contre lui, fixé à 91 milliards F CFA. Ce cautionnement répond aux exigences de l’article 140 du Code pénal, selon la Chambre.
Cependant, la demande de mise en liberté provisoire a été une nouvelle fois rejetée. Plusieurs motifs ont été avancés : risque de pressions sur les témoins, notamment des fonctionnaires du Trésor, risques de concertation entre l’inculpé et ses présumés coauteurs ou complices (notamment des responsables de banques), ainsi que la crainte de troubles à l’ordre public.
Concernant les contestations liées à l’évaluation des biens immobiliers, la Chambre note que l’Agent judiciaire de l’État n’a pas précisé la nature exacte des griefs formulés : s’agissait-il d’incohérences dans le rapport d’expertise ou d’une violation de procédure ? De plus, la Chambre estime que l’irrégularité soulevée sur l'absence de communication préalable de l’offre de cautionnement au ministère public est aujourd’hui sans effet, le ministère public comme l’Agent judiciaire de l’État n’ayant pas jugé utile de contester l’ordonnance dans les délais impartis.
Enfin, la position du Parquet judiciaire financier s’inscrit dans une politique de validation des offres de consignation dans plusieurs dossiers relatifs à la reddition des comptes. Dernier exemple en date : Racine Sy, qui a versé plus de 797 millions F CFA pour éviter un mandat de dépôt. Cette orientation, partagée par le Parquet de Dakar et le Parquet général, s’inscrit dans une volonté d’uniformisation de la réponse judiciaire.