
Ndèye Saly Diop placée sous contrôle judiciaire après avoir déposé une caution de 57 millions FCFA

Le rouleau compresseur de la justice est désormais en marche. Hier, Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, a échappé de justesse au mandat de dépôt. Après son audition par la Commission d’instruction, elle a été placée sous contrôle judiciaire, moyennant le versement d’une caution de 57 millions FCFA à la Caisse des Dépôts et Consignations. Elle est poursuivie pour un présumé détournement de deniers publics de 52 millions FCFA, dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19, à la suite des révélations du rapport de la Cour des comptes. Assistée de son collectif d’avocats, elle a fermement rejeté les accusations.
D’autres anciens ministres sont eux aussi convoqués par la justice. Mouhamadou Mansour Faye, ex-ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, s’est rendu le 15 mai dernier dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC) pour récupérer son mandat de comparution devant la Haute Cour de justice. Il lui est reproché une surfacturation présumée de 2,7 milliards FCFA, liée à l’achat de riz destiné à l’aide alimentaire pendant la pandémie.
Aïssatou Sophie Gladima, quant à elle, est poursuivie pour un préjudice provisoire estimé à 193,07 millions FCFA, ainsi que pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie, blanchiment et complicité.
Moustapha Diop devra répondre de plusieurs chefs d’accusation : association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux, détournement, escroquerie et blanchiment. Mais son dossier pourrait s’alourdir avec un conflit l’opposant à l’inspectrice du Trésor Tabaski Ngom, ce qui pourrait compromettre toute mesure de clémence.
Ces anciens dignitaires pourraient, à l’image de Ndèye Saly Diop, éviter la détention provisoire en versant une caution, conformément à la loi. Mais ce scénario suppose l’absence de tout dossier parallèle ou nouvelle charge.
Mandat de dépôt imminent pour l'ancien ministre de la Justice?

Le cas du professeur Ismaïla Madior Fall illustre bien cette incertitude. Accusé notamment d’association de malfaiteurs, corruption, tentative d’extorsion de fonds, blanchiment et escroquerie, l’ancien ministre de la Justice semble sous la menace imminente d’un mandat de dépôt.
Selon l’accusation, il aurait exigé 250 millions FCFA au promoteur Cheikh Guèye, en échange d’un protocole d’accord pour la construction d’un Centre de surveillance électronique sur un site destiné à un nouveau tribunal. La commission des lois a estimé que les faits pourraient relever de qualifications pénales lourdes : détournement, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux, et corruption. « Les candidats à la caution devront surtout s’assurer de ne pas être concernés par un autre dossier susceptible d’entraîner leur placement sous mandat de dépôt », rappelle une source judiciaire.
Mamadou Racine Sy évite (provisoirement) la détention grâce à une caution de 797 millions FCFA

En tout cas, Mamadou Racine Sy a pu, lui aussi, échapper à l’incarcération grâce à une caution de 797 millions FCFA. Le juge Idrissa Diarra, président du collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier, a autorisé le président du conseil d’administration de l’IPRES à bénéficier de cette mesure le 13 mai 2025. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs en bande organisée, escroquerie sur des deniers publics, blanchiment de capitaux et abus de biens sociaux — un dossier chiffré précisément à 797 millions FCFA. La machine judiciaire est donc en marche. Et à ce stade, seule une combinaison entre défense solide, absence de charges supplémentaires et levée de caution semble permettre de gagner un peu de répit.