
Des mouvements financiers jugés suspects ont par ailleurs été détectés sur ses comptes bancaires, alimentés par d’importants dépôts en provenance de tiers. Face à ces éléments, la Commission des Lois de l’Assemblée nationale a approuvé sa mise en accusation pour association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité.
Une autre affaire embarrassante : Tabaski Ngom dans le viseur

Le nom de Moustapha Diop apparaît également dans un autre dossier sensible lié à la distribution de moutons durant la fête de la Tabaski, en 2020. Selon plusieurs sources concordantes, une enveloppe de plusieurs centaines de millions de FCFA, tirée des fonds d’urgence Covid-19, aurait été mobilisée pour financer une opération de don de moutons à des responsables politiques, des religieux et des familles influentes dans sa zone d’influence. Cette opération, présentée comme une action sociale, n’aurait fait l’objet d’aucune traçabilité officielle, ni d’un rapport détaillé d'exécution.
Des témoignages recueillis dans le cadre de l'enquête évoquent également des bons fictifs remis à des personnes inexistantes ou décédées, ainsi que des livraisons non effectuées malgré les décaissements. Cette affaire, surnommée dans les milieux judiciaires « Tabaski Ngom », pourrait alourdir le dossier de l’ancien ministre si les faits venaient à être confirmés. Au regard de ces éléments, la comparution de Moustapha Diop est attendue avec une grande attention, tant par la classe politique que par l’opinion publique. Elle s’inscrit dans une série d’auditions menées dans le cadre de la reddition des comptes sur l’utilisation des fonds publics mobilisés durant la pandémie.