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Quand la CMU asphyxie la PNA

SANTE
Mercredi 8 Août 2018

Quand la CMU asphyxie la PNA
La pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) a organisé hier une caravane à l’intention de l’Association des journalistes en Santé (Ajs) pour évaluer les résultats de l’initiative «Yeksi Naa». Celle-ci a été mise en œuvre pour soulager les structures sanitaires. Les autorités de la Pna en ont profité pour accuser la Couverture maladie universelle (Cmu) d’étouffer la pna en ce sens qu’elle peine à recouvrer ses créances dans les structures sanitaires. Mise en œuvre en 2016, la stratégie «Yeksi Naa» est initiée par la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna). Son objectif est de rendre accessibles les médicaments et leur coût moins cher. Elle permet également aux structures sanitaires de souffler sur le plan financier. Revenant sur les raisons qui ont motivé le lancement de «Yeksi Naa», le directeur de la Pharmacie régionale d’approvisionnement (Pra) de Diourbel Mahmadane Lô évoque un besoin de venir en aide aux structures sanitaires. Car, dit-il, il a été constaté que «les structures sanitaires avaient du mal à avoir des médicaments. Soit parce que la trésorerie ne le leur permettait pas. Soit parce qu’elles n’avaient pas assez de logistiques pour aller chercher les médicaments». Malheureusement, relève Mahmadane Lô, la Pna est confrontée à quelques difficultés à cause de la Cmu qui entrave son développement. Selon le patron de la Pra de Diourbel, les difficultés découlent du non recouvrement de ses créances. «Les structures périphériques comme les postes de santé et les centres de santé ont parfois des tensions de trésorerie qui les empêchent d’être à jour par rapport au recouvrement. Or, la Pna a besoin de ce recouvrement pour pérenniser ses activités. La Pna achète elle-même ses médicaments pour les revendre. Pour renouveler son stock, il faut nécessairement que toutes les factures soient recouvrées pour qu’elle puisse avoir assez d’argent et fonctionner», explique-t-il. Après avoir reconnu le caractère louable de la Cmu, le sieur Lô estime que ce programme est confronté à de nombreux problèmes. «Les difficultés sont liées au retard dans le remboursement des formations sanitaires. Ce qui grève leur trésorerie et les empêche d’honorer les factures dans le cadre du Yeksi Naa. La Pna a contracté énormément de créances dans les points de prestation de services ; ce qui fait que l’initiative est train de battre de l’aile», déclare-t-il. Du fait des difficultés notées, rassure-t-il, des mesures s’avèrent nécessaires pour la pérennisation de ces différentes initiatives. «JE NE PENSE PAS QUE LES ARMES SOIENT PLUS UTILES QUE LES MEDICAMENTS» Par ailleurs, Mahmadane Lô est revenu sur la rupture de médicaments souvent connue par la Pna. Evoquant, par ailleurs, le marché illicite des médicaments à Diourbel, il s’inquiète du cas de Touba considéré comme la plaque tournante de ce trafic. «La politique pharmaceutique du pays repose sur trois piliers. D’abord, il y a la Pna qui est chargée de l’approvisionnement. Il y a la direction de l’approvisionnement qui s’occupe de la réglementation et du laboratoire national, chargé du contrôle qualité des médicaments. «En tant que Pna, nous ne pouvons que mettre à la disposition du patient une alternative crédible et des médicaments de qualité à des prix accessibles pour qu’il n’ait pas recours à ce marché illicite». Pour ce qui est de la rupture de certains médicaments, le directeur de la Pra de Diourbel estime que 90% de leur gamme de produits sont importés. La Pna est soumise aux contraintes du marché public. En plus de cela, il y a les aléas du marché international. Ces facteurs viennent impacter dans le processus, ce qui fait que parfois nous avons du retard dans notre approvisionnement», explique-t-il avant de proposer quelques solutions. Il plaide ainsi pour l’exonération des médicaments de certaines lourdeurs administratives. «Je ne pense pas que les armes soient plus importantes que les médicaments pour bénéficier d’exoné ration. Tout ce dont l’armement bénéficie en terme d’exonération, d’allégement de procédure, cela doit l’être pour le médicament car les populations en ont besoin. Du point de vue institutionnel, il va falloir prendre un certain nombre de mesures pour faciliter les procédures à la Pna», déclare Mahmadane Lô.

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