Les propos du ministre du Pétrole, Birame Souleye Diop, lors de l’université d’été du Pastef à l’Université Gaston Berger, continuent de susciter de vives réactions. En appelant à répondre à l’injure par l’injure, le ministre a provoqué l’indignation de nombreuses voix de la société civile, à commencer par Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal.
« Nous regrettons ces propos tenus. C’est regrettable. On ne peut pas demander à des jeunes de venger l’injure par l’injure », a déclaré Seydi Gassama dans une réaction ferme. Pour le défenseur des droits humains, de tels discours risquent d’installer un climat d’anarchie, contraire aux principes républicains et à la culture démocratique du Sénégal.
En tant que responsable de la section sénégalaise d’Amnesty International, Seydi Gassama appelle les autorités à faire preuve de responsabilité dans leur communication, particulièrement lorsqu’il s’agit de jeunes militants politiques. Il rappelle que les discours politiques doivent contribuer à la paix, à la cohésion sociale et au respect des institutions.
Pour de nombreux observateurs, les propos du ministre interviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par les divergences entre figures de l’exécutif et les tensions politiques persistantes. Les déclarations appelant à la réciprocité dans la violence verbale pourraient encourager une spirale de haine, aux conséquences imprévisibles.
Alors que le Sénégal cherche à consolider ses institutions dans une phase de transition politique, la société civile insiste sur la nécessité de maintenir le respect du débat démocratique. Le rappel de Seydi Gassama sert d’alerte : les mots des responsables publics ont un poids, et leur usage doit être à la hauteur des exigences républicaines.
