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​Affaire du riz Covid-19 : Mansour Faye vers un non-lieu total

COVID-19
Mardi 4 Novembre 2025

 L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, a été libéré sous contrôle judiciaire après plusieurs mois de détention provisoire dans le cadre de l’enquête sur la présumée surfacturation du riz lié au Fonds Force Covid-19. Cette évolution judiciaire marque une étape importante dans un dossier qui a défrayé la chronique et suscité un vif débat sur la gouvernance publique en période de crise.

Une affaire à forts enjeux politiques et financiers

L’enquête visait notamment la gestion du Programme de résilience économique et sociale (PRES), financé dans le cadre du plan de riposte contre la pandémie de Covid-19. Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall et alors ministre en charge du programme, faisait face à de graves accusations, parmi lesquelles : association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux, détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Le dossier concernait une commande de riz d’un montant de 2,749 milliards de FCFA, jugée surévaluée par la Cour des comptes, et attribuée sans appel d’offres formel à plusieurs opérateurs économiques, dont Moustapha Ndiaye, Rayan Hachem et Mohamed Dieng.
Ces derniers, soupçonnés de complicité de détournement de fonds publics, avaient été inculpés puis placés sous contrôle judiciaire après avoir consigné d’importantes sommes d’argent.

Un tournant judiciaire : le non-lieu pour les hommes d’affaires

Le 31 octobre 2025, le juge d’instruction du premier cabinet a rendu une ordonnance de non-lieu en faveur de ces trois opérateurs, estimant qu’il n’existait pas de preuves suffisantes pour justifier un renvoi en jugement.
Les avocats de la défense avaient présenté des documents détaillant les procédures de livraison, les contrats signés, les quittus fiscaux et les bons de commande, réfutant ainsi toute irrégularité.
Le juge a jugé le dossier « vide », écartant l’hypothèse d’une surfacturation volontaire.

Le témoignage décisif d’Aminata Assome Diatta

La libération sous contrôle judiciaire de Mansour Faye, le 25 septembre 2025, a constitué un tournant dans l’affaire.
Lors de son audition devant la Haute Cour de Justice, l’ancienne ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, a réfuté les conclusions du rapport de la Cour des comptes. Elle a affirmé que les prix appliqués pour le riz correspondaient aux prix réels du marché au moment des faits, et que l’arrêté ministériel de 2013, utilisé comme référence par les enquêteurs, n’était plus en vigueur en 2020.

Son témoignage a conforté la défense de Mansour Faye, selon laquelle les marchés avaient été passés dans le respect des règles de l’urgence sanitaire, et que les prix avaient augmenté de près de 36 % sur le marché international du riz entre 2019 et 2020, selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

Une issue de plus en plus probable

À la lumière du non-lieu accordé aux opérateurs économiques et du témoignage favorable d’Aminata Assome Diatta, tout porte à croire que Mansour Faye pourrait bénéficier d’un non-lieu total dans les semaines à venir.
Selon ses avocats, les faits reprochés ne reposent sur aucune base juridique solide :
“Mansour Faye n’a commis aucune infraction. Les prix appliqués étaient conformes au marché. Aujourd’hui, tout a été battu en brèche”, a déclaré Me El Hadji Diouf sur la RFM.

Une affaire emblématique des tensions autour de la gouvernance publique

Si le volet judiciaire tend à s’apaiser, cette affaire demeure symbolique des défis de transparence et de reddition des comptes dans la gestion des fonds publics. Elle illustre également la complexité des dossiers mêlant urgence politique, gestion de crise et enjeux financiers dans un contexte de forte polarisation.
La Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice poursuit néanmoins son travail et devra déterminer, conformément à la Résolution de mise en accusation votée par l’Assemblée nationale, si les charges justifient un renvoi devant la juridiction compétente. Ses décisions, en vertu de l’article 23 alinéa 2 de la loi organique sur la Haute Cour de Justice, ne sont pas susceptibles de recours.

 

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