Durant les sept semaines que dure l’épreuve, Collins produit vingt travaux de codage et termine le 16 janvier, la veille de la coupure d’Internet dans les régions anglophones. Cette mesure de rétorsion du gouvernement sanctionne les manifestations des Camerounais anglophones qui estiment leurs droits bafoués par la capitale, ainsi que la grève des enseignants. La coupure d’Internet est toujours en vigueur et a causé des dégâts considérables aux deux régions concernées, bloquant notamment tous les transferts d’argent.
« Pour voir les résultats du concours et vérifier mes mails, j’ai dû faire des allers-retours à Mbouda [50 km au sud, à une heure et demie de route] pour me connecter », soupire-t-il. Plus grave : depuis la fin du mois de novembre 2016, les écoles sont fermées. Collins comme de nombreux élèves anglophones, se demande comment il va réussir à passer son baccalauréat, étape indispensable s’il veut un jour travailler à la Sillicon Valley, en Californie.