Menu



Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr Mbacké: "Il est impossible d’implanter une école publique française dans le périmètre du titre foncier de Touba" Asphixie de la presse: la CAP tire la sonnette d'alarme Qui veut tuer la presse sénégalaise? Limogeage de Cheikh Dieng : la version du délégué du personnel de l'ONAS 𝑹𝒆𝒕𝒐𝒖𝒓 𝒔𝒖𝒓 𝒎𝒂 𝒗𝒊𝒔𝒊𝒕𝒆 𝒄𝒉𝒆𝒛 𝒍'𝒂𝒓𝒄𝒉𝒆𝒗𝒆̂𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝑫𝒂𝒌𝒂𝒓, 𝑴𝒐𝒏𝒔𝒆𝒊𝒈𝒏𝒆𝒖𝒓 𝑩𝒆𝒏𝒋𝒂𝒎𝒊𝒏 𝑵𝑫𝑰𝑨𝒀𝑬 𝒔𝒖𝒓 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒓𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 𝑷𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆𝒓 𝑴𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒆 𝑶𝒖𝒔𝒎𝒂𝒏𝒆 𝑺𝒐𝒏𝒌𝒐. Dr Aminata Sarr, directrice de la Télédiffusion du Sénégal (Tds-Sa), relève la vétusté des infrastructures et les besoins financiers nécessaires à leur renouvellement La Ligue des Imams défend Sonko: "Le Premier ministre est soucieux de notre vivre-ensemble suivant nos propres modèles et références" Monseigneur André Guèye, évêque de Thies sur le voile à l'école: "nous voulons plus de respect et de justice, nous revendiquons la liberté de mener nos activités"  Voile à l'école: Le Conseil national du Laïcat indigné par les "declarations maladroites" de Sonko ONAS : la lettre incendiaire de Cheikh Dieng au ministre Cheikh Tidiane Dièye

L'essentiel


google.com, pub-1148023042834496, DIRECT, f08c47fec0942fa0


HOMMAGE À KHÉMAIS CHAMARI (par Maître Adama Dieng*)

TRIBUNE LIBRE
Lundi 27 Mai 2024

HOMMAGE À KHÉMAIS CHAMARI (par Maître Adama Dieng*)
         Mesdames et Messieurs,

         Je voudrais tout d’abord m’adresser à Alya et ses enfants, pour leur renouveler mes sincères condoléances et leur exprimer ma compassion et ma solidarité. Je ne peux oublier l’amitié qui m’a lié à notre cher regretté Khemais Chamari et les moments que j’ai partagés avec lui et sa famille, des moments de joie, d’espoir, d’angoisse et d’amertume selon les circonstances. 
         Ce fut pour moi un grand moment d'émotion lorsque je suis allé présenter mes respects et prier sur la tombe de Khemais hier avant le coucher du soleil, au cimetière de Gammarth. J’étais en compagnie d'Alya, Frej Fenniche et Sophie Bessis. Sophie, merci d’avoir été là. Ce furent des moments très mémorables. Le chaleureux et réconfortant souvenir de l'illustre défunt nous gardera tous très fort.
         La dernière fois que j’ai visité Khemais à sa résidence de Gammarth, c’était en mai 2022. Nous nous étions promis de nous revoir et d’écrire des pages de notre voyage à travers l’Espace des droits humains. Ce jour-là, nous avions feuilleté l’album de souvenirs des moments épiques de notre combat pour le respect des droits humains en Tunisie, en Afrique et au-delà. Un télégramme qui lui avait été adressé par notre ami commun, Maître Abderahman Youssoufi, avocat marocain et à l’époque Secrétaire général de l’Union des avocats arabes, avait retenu toute mon attention. Maitre Youssoufi lui annonçait à travers ce télégramme, qu’il l’avait nominé pour le Prix des droits de l’homme. Dans sa réponse Khemais avait décliné en disant qu’une telle distinction revenait à Saadoun Zmerli, le regretté Président Fondateur de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH). 
         Permettez-moi à l’évocation de cet épisode, de saluer la mémoire de Youssoufi et de Saadoun, qui tous les deux ont été à l’avant-garde dans la promotion et la protection des droits de l’homme, notamment en Afrique et dans le Monde arabe. 
         Ce jour-là, Khemais, malgré sa mobilité réduite, avait tenu à m’accompagner chez Doudou, la veuve de Saadoun Zmerli, pour présenter mes condoléances. Amoureux des fleurs et des plantes, je revois Khemais s’enivrant du parfum qui embaumait l’air du jardin de la résidence des Zmerlis.
         Il y a un an environ, le rappel à Dieu de Doudou, l’épouse de Saadoune Zmerli, fut un coup dur. Doudou était toujours à côté de son mari et l’a soutenu dans son combat. Tout comme pour son mari je m’incline devant sa mémoire.
 Doudou me rappelle le visage de ces exemples de femmes historiques      -oui historiques mais tranquilles et discrètes- qui mettent en avant le courage et l’ingéniosité aux côtés de leurs maris, ouvrant ainsi, parfois de manière subliminale, la voie à une plus grande reconnaissance des droits et de l’égalité des femmes. Que les Jardins du Paradis soient sa demeure éternelle!
         Après la résidence des Zmerlis, nous sommes retournés à Gammarth en compagnie de Frej Fenniche. Je ne pouvais pas imaginer que je ne reverrai plus Khemais ici-bas. Ce fut la dernière poignée de main, la dernière embrassade, le dernier regard avec un pincement au cœur !

         Mesdames et Messieurs, 

                  Aujourd’hui, nous voici réunis pour rendre un hommage solennel à un véritable héros qui chérissait les valeurs de son pays natal, la Tunisie, et qui s'est battu pour protéger les valeurs et les principes de la Charte internationale des droits de l’homme. Pour la plupart des gens, tant en Tunisie qu'à l'extérieur, Khemais Chamari incarnait le meilleur de l'humanité. Il représentait l'excellence et les valeurs qui continuent d'inspirer et d'étayer notre désir collectif d'un monde meilleur et juste.
S’il est une leçon que nous devrions retenir de la vie et l’œuvre de Khemais, c’est le besoin d’humilité face à la vie; le recentrage de nos efforts pour pouvoir avancer ensemble. Le départ de Khemais nous a aussi rappelé cette force de vie qui était celle de notre ami. Ce grand Homme, dont le parcours s’inscrit dans l’historique de l’humanité, a su nous laisser une partie de sa force, de sa dignité, de son engagement, de son honneur et de son respect. 
         Voilà pourquoi, aujourd’hui, je tiens à partager, avec celles et ceux qui l’ont côtoyé, connu, aimé et respecté comme un collègue, un ami ou un frère, le devoir de reconnaissance. Voilà pourquoi, je tiens également à saluer la rencontre de ce jour initiée par ces prestigieuses organisations de la société civile tunisienne : la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, le Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux, et EuroMed Droits.  
         J’ai tenu à être avec vous, auprès de vous, parmi vous pour rendre hommage à ce militant hors pair qui a beaucoup donné à son pays pour que toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens, quelles que soient leurs différences politiques, sociales, religieuses, ethniques ou autres vivent dans un État démocratique et respectueux des droits de la personne humaine; ce militant qui a embrassé toutes les causes justes de par le monde et plus particulièrement la lutte contre l’Apartheid, le racisme, la discrimination raciale et la lutte contre le sionisme qui a enfanté un régime criminel, haineux, raciste et génocidaire. Son engagement envers la cause palestinienne depuis sa jeunesse était un pilier de sa lutte. Il croyait fermement en la justice et en la solidarité entre les peuples opprimés. Khemais ne se contentait pas de dénoncer les injustices, il agissait avec bravoure et détermination pour y remédier.

         Mesdames et Messieurs,

Le nom de Khemais résonnera à jamais dans les annales de l'histoire des droits de l'homme en Tunisie et bien au-delà. Khemais était bien plus qu'un militant des droits de l'homme. Il était une figure emblématique de la lutte contre la dictature en Tunisie, un défenseur intrépide des valeurs fondamentales de la dignité humaine et de la liberté. En tant que vice-président de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme et de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, en tant que journaliste brillant et en tant que parlementaire, il a consacré sa vie à la défense des opprimés, à la protection des droits bafoués, à la défense de l’Etat de droit et de la démocratie et à la promotion de la non-discrimination en Tunisie et au-delà.
Mais l'engagement de Khemais n'était pas sans conséquences. Son combat pour la liberté lui a valu, comme pour beaucoup d’autres vaillants militants tunisiens, la détention, l'exil et les persécutions. Il a enduré l'adversité avec une dignité inébranlable, refusant de se taire face à l'oppression, même lorsque cela mettait sa propre vie, et celle des siens, en danger. Son courage et sa résilience ont inspiré beaucoup d’entre nous à lutter pour un monde meilleur, où la justice et la liberté règnent en maître.

         Mesdames et Messieurs,

En ces moments difficiles que traverse la Tunisie, l'hommage rendu à Khemais Chamari revêt une importance particulière. La détérioration de la situation des droits de l’homme, en Tunisie, est une source d'inquiétude pour nous tous. 
Je me considère un ami fidèle de la Tunisie et un admirateur du Peuple Tunisien. Je me sens privilégié d’avoir rencontré plusieurs dizaines de défenseurs des droits de l’homme, d’intellectuels, d’avocats, de magistrats et de professeurs d’université et de côtoyer quelques-uns durant les quatre dernières décennies. J’ai été témoin, depuis le règne de Bourguiba et celui de Ben Ali, de leur action et de leur persévérance. La Révolution de 2011, admirée par le monde entier, a ouvert des perspectives prometteuses pour le Peuple Tunisien sur les plans politique, économique, social et culturel et a inspiré d’autres Peuples dans la région.  
La Tunisie est devenue un exemple à suivre en matière de transition démocratique et de construction d’un système politique ouvert, inclusif, tolérant et solidaire. J’étais fier et heureux de voir, enfin, les Tunisiennes et Tunisiens libéré(e)s du joug du despotisme et de l’arbitraire, de voir les prisons vidées de leurs prisonniers politiques, de voir la presse débarrassée de la censure, la magistrature reprendre son indépendance, de voir la jeunesse engagée dans la chose publique, et de voir tout un Peuple qui regarde vers l’avenir pour faire de la Tunisie un pays exemplaire en matière de respect des droits de la personne humaine et débarrassé de tous les tabous. J’en ai longuement parlé, avec enthousiasme et admiration, avec mes amis Khemais, Saadoun Zmerli, Khedija Chérif, Tawfik Bouderbala, Radhia Nasraoui, Souhayr Belhassen, Bochra Nelhaj, Mokhtar Trifi, Frej Fenniche, Moncef Marzouki et bien d’autres, et j’en faisais l’écho dans les multiples rencontres internationales.
Face à la détérioration actuelle de la situation des droits de l’homme en Tunisie, je ne vous cache pas ma déception et mon inquiétude quand je vois que ces acquis démocratiques, bien que fragiles, s’évaporent l’un après l’autre au lieu de se consolider. En tant que fils de ce continent et en tant que panafricaniste, je suis choqué par le sort réservé à nos frères et sœurs sub-sahariens et par la montée de la xénophobie et du racisme dans cette Tunisie qui était toujours un exemple de tolérance et d’hospitalité. J’ai toujours dit que la place des avocats et des magistrats est dans les salles d’audience pour être la voix des sans-voix et non en prison, la place du journaliste est dans les salles de rédaction ou sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio pour informer le public et non en prison, la place des médecins est dans les hôpitaux pour défendre inlassablement au quotidien le droit à la vie et non en prison, et la place des acteurs de la société civile est avec la population et sur le terrain pour dénoncer les violations, pour écouter les souffrances des gens et transmettre aux dirigeants leurs doléances et non en prison.
Malgré cette amertume qui m’envahit, l’espoir renaît de nouveau et reprend le dessus sur mon inquiétude quand je vois l’énergie des militants et militantes que vous êtes et votre détermination à continuer votre combat pour une Tunisie rayonnante, démocratique et respectueuse des valeurs universelles que nous partageons.
         En rendant hommage à mon ami Khemais, j’exprime ma solidarité avec toutes celles et tous ceux qui continuent de se battre pour la justice et la liberté en Tunisie, avec la LTDH, le Forum, Euro Med Droits, les Femmes Démocrates et toutes les organisations de la société civile tunisienne. Je leur témoigne mon soutien indéfectible dans leur combat pour un avenir meilleur, où la voix du peuple est entendue et respectée, où les droits de chacun sont protégés, et où la démocratie est véritablement ancrée dans les institutions et les pratiques politiques du pays. Puissent les sacrifices de Khemais servir de source d'inspiration et de motivation pour tous ceux et toutes celles qui aspirent à un avenir de liberté et de dignité en Tunisie.

Mesdames et Messieurs,

         (((( L’année dernière, en février 2023, les tensions raciales dans la ville côtière de Sfax se sont transformées en violences visant les migrants d’Afrique subsaharienne. Des migrants noirs ont été à nouveau attaqués alors qu'ils fuyaient Sfax, alors que les tensions explosaient ici où là dans le pays. Pourtant, la plupart vivaient paisiblement en Tunisie avant que les migrants noirs ne soient présentés comme une menace démographique pour le pays. Plusieurs ONG ont dénoncé ces propos et ces manifestations comme racistes et haineux. En effet, la présence de ces sub-sahariens était considérée comme source de violences, de crimes et d’actes inacceptables.   Ces migrants, qualifiés de "hordes de clandestins", ont également été accusés de faire partie d'une entreprise criminelle ourdie à l'aube de ce siècle pour modifier la composition démographique de la Tunisie, afin que celle-ci puisse être considérée comme un pays uniquement "africain" et brouiller son caractère « arabo-musulman ».
Tout cela ne peut être dit, tout cela ne peut se faire au nom de mon ami dont nous honorons ici aujourd'hui la mémoire, ni au nom du grand peuple tunisien. Et je suis solidaire du peuple tunisien. Aucun mot n’est assez fort pour condamner ces déclarations inacceptables ou les actions et décisions politiques qui ont pu justifier l’agression contre les Tunisiens noirs et d’autres Africains subsahariens vivant dans le pays. ))))
La vision de Khemais Chamari en faveur du progrès social et l'inclusion de tous, une vision qui promeut un avenir plus sûr, plus pacifique, plus sain, plus prospère et plus durable pour tous et crée les conditions nécessaires pour que nos générations futures atteignent leur plein potentiel, ne pouvait accepter ces déchaînements de stigmatisation.
C'est de la Tunisie que le continent africain tire son nom -Ifiriqiya. Oui, le nom « Ifriqiya » dérive du mot romain désignant l'Afrique, que les Romains utilisèrent pour faire référence à leur première colonie africaine après les guerres puniques contre les Carthaginois. Ifriqiya a donc de profondes racines historiques qui la relient au contexte et au continent africain, continent auquel la Tunisie appartient fermement et historiquement.
         Les discussions sur la composition démographique, qui font des comparaisons avec la théorie du complot du « grand remplacement »,  soutenue par les mouvements d'extrême droite dans d'autres pays, ne reflètent pas la diversité réelle et l'attrait du grand peuple tunisien, un pays qui a donné naissance à Khemais Chamari. En effet, la Tunisie est un pays où la démocratie ne sera pas détruite. Grâce aux défenseurs des droits de l’homme tels que Khemais Chamari, la Tunisie est le seul pays à avoir pu renverser un dirigeant autoritaire lors du printemps arabe de 2011 et à avoir pu construire une démocratie. Cependant, maintenant que Khemais Chamari n'est plus, nous devons tous redoubler d'efforts pour que la Tunisie ne revienne pas à nos pires craintes.
         Avec le souvenir de Khemais Chamari en tête, je me permets d’appeler tous et toutes à défendre la démocratie, l’humanité et la décence en Tunisie.  Ménageons un environnement qui respecte les droits de l'homme et les libertés fondamentales pour tous ses citoyens et résidents, quelle que soit leur ascendance, en tant que voie essentielle au développement durable de la Tunisie.
         Que cet hommage soit un rappel solennel de notre responsabilité collective envers les idéaux pour lesquels Khemais et tant d’autres militants et militantes qui nous ont précédés dans l’au-delà, je pense ici plus particulièrement à Saadoun Zemerli, Mohamed Charfi et Serge Adda, ont tant sacrifié. Que cet hommage soit aussi un engagement renouvelé à poursuivre le combat pour la justice et la liberté, quelles que soient les difficultés qui se dressent sur notre chemin.   
   

         Mesdames et Messieurs,

Pour terminer, permettez-moi d’exprimer, ici et maintenant, à Alya la veuve de Khemais, ma profonde sympathie. Alya et Khemais constituaient un couple modèle, un symbole d’amour et d’amitié. Alya était à sa manière de tous les combats. Dans la culture islamique, ce beau prénom, Alya, symbolise l'honneur, la noblesse et un fort sentiment d'identité culturelle. Alya est ainsi souvent associée au leadership et à la générosité. Nous devons à Alya beaucoup de nos succès, à travers ses conseils discrets et avisés, fondés sur une parfaite connaissance des instruments internationaux et de la réalité tunisienne. Alya et Chamari s’identifiaient l’un à l’autre, et seule la mort les aura séparés. Je me souviens de notre première rencontre. C’était en 1985 lors du procès de Ahmed Mestiri, Secrétaire général du Mouvement des démocrates socialistes, le MDS, procès auquel j’assistais en qualité d’observateur judiciaire mandaté par la Commission internationale de juristes (CIJ).
Ceux et celles d’entre-vous qui avaient eu la chance de côtoyer Khemais, partagent avec moi le souvenir d’un homme d’une grande bonté, d’une forte ténacité, et surtout d’une grande rigueur intellectuelle et morale. J’entends encore la voix de Khemais résonnant comme un souffle mesuré. Il savait que son rôle était d'éclairer les autres. Son caractère était lointain à toutes ces courses aveuglées par l’égoïsme et l’indifférence. Il savait que la force et le moteur de toute chose s’ancraient dans l’union et l’égalité, au-delà des divisions raciales, religieuses, linguistiques ou culturelles. Il avait fait de l’union et de la diversité les conditions sine qua none de son engagement pour le respect des droits humains ; pour l’avenir de la jeunesse afin qu’on lui accorde sa place légitime. Il était l’ami des jeunes à qui il transmettait son savoir et son savoir-faire. 
         Khemais, mon ami et frère de cœur, d’âme et de mots, s’était engagé pour les autres, certain de répondre à son devoir humaniste d’aider les plus vulnérables, dont les voix ne portent souvent que d’infimes échos dans l’antre de l’oubli. Je l’ai senti tout au long de notre compagnonnage : cet homme remarquable portait avec fierté le trait d’union panafricaniste entre notre mère bien trop souvent blessée, l’Afrique, et le monde arabe. Il sentait profondément que l’amour et la défense de l’Afrique et des Africains, ne signifiaient en aucun cas l’impossible amour et appartenance universelle au monde et aux autres. Le ciel nous a bénis par la présence de Khemais auprès de nous pendant près de quatre décennies. La reconnaissance de Khemais s’inscrit dans notre devoir commun de continuer à être conscient de notre charge envers les autres ; dans notre obligation morale de garder un cœur visionnaire et généreux pour les plus vulnérables. Nous sommes pris aujourd’hui par la responsabilité d’aller plus loin, d’arroser les graines du partage, de la justice et de la coopération qu’il a su humblement planter. 
Je sais que je peux parler en votre nom, à tous en disant : Khemais, nous ne t'oublierons jamais et nous nous engageons à investir et faire fructifier ton héritage qui fait notre fierté commune.
Je vous remercie.  


*Adama DIENG
Président de l’Alliance panafricaine pour la transparence et la primauté du droit ; Envoyé spécial de l’Union africaine pour la prévention du génocide et autres crimes de masse ; Membre du Conseil de Justice interne de l’ONU ; Conseiller spécial du Procureur de la Cour pénale internationale ; Ancien Secrétaire général adjoint des Nations unies ; Ancien Greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda ; Ancien Secrétaire général de la Commission internationale de juristes.

Nouveau commentaire :

POLITIQUE | ECONOMIE | SOCIETE | CULTURE | SPORT | INTERNATIONAL | PEOPLE | TV & RADIO | TRIBUNE LIBRE | CONFIDENTIEL | COUP DE COEUR | COUP DE GUEULE | PORTRAIT | LETTRE DU JOUR | VU SUR FACEBOOK | FAITS DIVERS | INSOLITE | ILS ONT OSE LE DIRE | MEDIAS | EDITORIAL | COMMUNIQUE | NECROLOGIE | PUBLIREPORTAGE | NTIC | SANTE | JUSTICE | DIPLOMATIE | DIPLOMATIE | GUEST EDITORIALISTE | ENVIRONNEMENT | INSTITUTIONS | RELIGION | EDUCATION | AGRICULTURE | PAROLE DE CAMPAGNE | Antivirus, la chronique d'Abdoulaye Der | COVID-19 | KEEMTAAN GI | Echos des Locales 2022