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Idy: Maître es-errements, erreurs...

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Jeudi 24 Mai 2018

Idy: Maître es-errements, erreurs...
Par Adama Gaye

Dans ses divagations religio-intellectuelles, Idrissa Seck vient peut-être de marquer le plus meurtrier but politique contre son camp individuel.
Voici un homme qui il y a moins de 20 ans était le légitime héritier du libéralisme sénégalais. Son sectarisme et son arrogance d’alors l’ont perdu. Sa cupidité l’a achevé. Par ses formules incantatoires, puisées dans le Saint Coran, parfois à contresens, selon les bons exégètes, il a servi, en «ndogou» royal, en ce mois de Ramadan, les verges dont ses ennemis rêvaient pour l’aplatir, l’écrabouiller.
Pis, en revendiquant son mouridisme, dans un contexte où même les confréries islamiques tentent de gommer leurs aspérités, il dessert davantage ses chances, qui étaient pourtant réelles, de renouer le fil, à travers un pardon, que le peuple, pour une fois consensuel et toutes obédiences religieuses confondues, malgré les suspicions à son encontre, semblait vouloir lui accorder.

Posons alors la vraie question: Idy ne serait-il qu’un plouc politique? Loin du génie qu'il est, selon ses plus fervents adeptes encore attachés à lui...
En déplaçant un débat politique censé rester sur les enjeux économiques, sociaux voire culturels sur le terrain glissant de la religion, une fois de plus, il s’est -définitivement?- pris les pieds dans de sales draps. C’est comme s’il n’avait rien appris de ses bourdes passées lui ayant valu son largage par ses lieutenants. Comme s’il ne parvient pas à retenir l’un des enseignements des meilleurs philosophes africains: on ne peut se suffire de son propre savoir, l’homme étant le remède de l’homme...

Autant dire que, désormais, les Sénégalais, ceux qui votent, peuvent être fondés à se demander s’ils doivent faire confiance à un homme aussi clivant, qui n’en fait qu’à sa tête. Comment peuvent-ils suivre quelqu'un qui avance selon ses propres certitudes, sans tenir compte de la sensibilité des gens autour de lui. N’a-t-il pas cette intelligence émotionnelle si cruciale pour tout leader digne de ce nom?
La vérité, plus sérieuse, c’est qu’il ne se porte pas préjudice qu’à lui seul. Dans un moment politique tendu, marqué par les pénuries et les privations, y compris de libertés, sans oublier les incertitudes économiques, les grèves, l‘impécuniosité étatiques, et l’incurie politique, incarnée par le ramadan programmatique d’un régime à bout de souffle, le pays n‘avait surtout pas besoin d’un surcroît de flou.


Or, c’est justement ce qu’il a fait en permettant à tous les ayatollahs intéressés, attirés par le goût du gain, de s’en donner à cœur joie pour voler au secours d’un pouvoir se retrouvant soudain avec une arme de destruction massive pour le finir. Au final, Idy affaiblit l’opposition qui n’a jamais été en meilleure posture que maintenant pour reprendre le pays -et le remettre sur les rails.
 
Sauf miracle, toujours possible dans ce Sénégal des irrationalités politiques, il s’est politiquement suicidé en ne comprenant pas que l‘enjeu religieux, tout prégnant qu’il soit, n’est pas le plus déterminant dans la sphère politique ici, à l’heure actuelle. Manger et boire, élargir les libertés terrestres, telles sont les urgences collectives. La religion, répétons-le une fois pour toutes, est affaire privée.
 
Reste à savoir si l’électorat sénégalais, face aux revers qu’il subit d’une classe politique, du pouvoir et de l'opposition réunis, va finir par comprendre, empruntant à Baudelaire, qu’il est temps d’aller au-delà du connu pour trouver du nouveau.
 
Les erreurs et errements de Idy, couples aux agissements nuls et criminels, incapables de Mickey, fournissent une nouvelle occasion d’oser franchir le rubicond : exsangue, le pays en a assez des folâtreries et autres gamineries, sur fond de détournements des deniers publics, que ses acteurs politiques classiques, depuis les socialistes jusqu’à maintenant, lui infligent.
Il faut refonder la nation.

Cela demande des hommes capables et conscients de ce qu’il faut faire pour y parvenir: loin des débats abscons et surréalistes qui s’articulent autour de questions, y compris religieuses, ayant suffisamment amusé la galerie.
 

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