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Sophie Nzinga Sy : « Moderniser l’artisanat, c’est changer les imaginaires et structurer la filière »

ECONOMIE
Lundi 12 Mai 2025

Sophie Nzinga Sy : « Moderniser l’artisanat, c’est changer les imaginaires et structurer la filière »

Dans un entretien accordé au Soleil, la Directrice générale de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA), Sophie Nzinga Sy, revient sur les priorités de son institution, les avancées dans la filière cuirs et peaux, le processus de labellisation, et les défis structurels d’un secteur à fort potentiel.

Fidèle à sa démarche de proximité, Sophie Nzinga Sy multiplie les visites de terrain pour s’imprégner des réalités des artisans. C’est notamment dans ce cadre qu’elle a identifié les besoins d’accompagnement dans la filière cuirs et peaux, un secteur central dans le paysage artisanal sénégalais. À cet effet, elle annonce la création de la « Maison du Cuir », une infrastructure de 1 200 m² en pleine Médina, conçue comme une vitrine du Made in Sénégal.

« Ce projet structurant entre dans le cadre des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026. Il comprendra un espace de formation, des ateliers de production et de valorisation des savoir-faire. C’est une réponse à la nécessité de préserver l’activité artisanale dans un contexte de rénovation urbaine, notamment autour du stade Iba Mar Diop », explique-t-elle.

Labellisation : vers une concrétisation en 2025

Parmi les autres chantiers phares figure le processus de labellisation, en gestation depuis plusieurs années. « Des études sont en cours depuis quatre ans. Cette année, nous passons à la mise en œuvre concrète, avec des visites de benchmarking prévues dans les pays qui ont réussi ce pari », annonce la DG de l’APDA.

Pour elle, la labellisation ne se limite pas à une simple certification : « C’est un moyen d’inscrire dans l’esprit du consommateur que le produit a une histoire. Cela permet de valoriser notre patrimoine, d’encourager la consommation locale, et d’ouvrir les portes à l’exportation. »

Un secteur créatif, mais en manque de structuration

Interrogée sur l’état général de l’artisanat au Sénégal, Sophie Nzinga Sy reconnaît l’existence de nombreuses potentialités… mais aussi de nombreux défis. Le secteur, qui regroupe plus de 120 corps de métier, joue un rôle socio-économique majeur. Pourtant, il souffre d’un manque de structuration, de difficultés de financement, et d’une faible formalisation.

« Il y a un fort potentiel créatif et culturel. Nos artisans sont reconnus en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire ou au Nigeria. Pourtant, beaucoup ignorent qu’ils relèvent de ce domaine, tant il est vaste. Il faut changer les imaginaires, faire comprendre aux Sénégalais que l’artisanat est un secteur d’avenir. »

Vers une vision industrielle de l’artisanat

Pour l’APDA, l’artisanat n’est plus à concevoir comme un secteur marginal, mais comme un levier pour l’industrialisation du pays. « Le nouveau référentiel stratégique vise à tirer l’artisanat vers le haut. Cela suppose la transformation de nos matières premières, comme les cuirs et peaux, et l’intégration des artisans dans des corridors industriels », insiste-t-elle.

Un exemple concret est le projet « Ziar », à Touba, une plateforme artisanale et industrielle de 20 hectares, qui attend encore la bénédiction du Khalife général des mourides pour son lancement.


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