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Violation du droit à l’éducation des enfants mineurs : Est-ce cela le Sénégal de TOUS et pour TOUS ?

EDUCATION
Jeudi 14 Décembre 2017

Jusqu’où l’Administration pénitentiaire va-t-elle pousser son mépris des lois de la République ? Censée respecter la loi et chargée d’assurer l’application des lois à ceux qui ont enfreint la loi, l’Administration pénitentiaire, à travers sa haute hiérarchie vient de porter un coup fatal aux lois de la République en se comportant, de manière aussi désinvolte que déconcertante, en hors-la-loi.

Et cela, tous les militants de l’Etat de droit et des droits de l’homme ne peuvent pas le cautionner. Par conséquent, le nouveau ministre de la Justice et Garde des sceaux, M. Ismaïla Madior Fall, qui a hérité du dossier, est interpellé sur cette question. 
La représentation parlementaire doit s’autosaisir du dossier pour un audit du foncier au C.A.S (une vingtaine d’hectares) et éclaircir les Sénégalais sur le processus d’affectation à l’Enap.
 
Aujourd’hui, en s’appropriant de force les locaux du C.A.S alors qu’elle disposait d’un terrain et d’un budget de construction de l’école nationale de formation des pénitenciers, l’Administration pénitentiaire vient de priver aux éducateurs un outil de travail irremplaçable et aux jeunes Sénégalais en difficultés un joyau capable de répondre à leurs attentes. Ceci une pilule amère à avaler pour tous les démocrates de ce pays.
 
En portant ce coup de Jarnac à l’Education surveillée, l’Administration pénitentiaire vient d’écrire l’une des pages les plus sombres de l’histoire de l’Administration sénégalaise. Aussi, elle a fini de lézarder d’une large balafre, les murs de la mémoire collective des Educateurs Spécialisés.
Cela ne saurait prospérer, car l’Etat régalien et gardien des valeurs républicaines doit rappeler à l’ordre tout contrevenant, et surtout opérer un arbitrage pour sauvegarder aussi bien les intérêts de l’Education Surveillée (D.E.S.P.S) et de l’Administration Pénitentiaire (D.A.P).
Aujourd’hui, au lieu de fermer des centres, une cohérence dans les politiques nationales de prise en charge des jeunes en difficultés commanderait la conservation du C.A.S  de Sébitkotane et la multiplication des centres couplés au recrutement d’éducateurs spécialisés et au renforcement de leurs capacités.
 
N’est-ce pas Victor Hugo qui disait : «Ouvrir une école, c’est fermer une prison» ? En privilégiant l’Administration pénitentiaire sur l’Education surveillée, c’est offrir qu’une seule alternative aux jeunes délinquants ou déviants : la Prison.
Le véritable paradigme pour prendre en charge correctement les intérêts de cette couche vulnérable qui ne devrait pas être exclu pour un développement harmonieux de la nation sénégalaise, c’est de privilégier l’Educatif sur le Répressif.
 
Mieux, le Centre d’adaptation sociale de Sébikotane avait bénéficié d’un financement de plus d’un milliard de francs CFA avec des installations ultra modernes en 2007-2008, par le biais de la Coopération espagnole à travers le Projet MENA qui visait à lutter contre l’émigration clandestine.
Il s’agissait de former des milliers de jeunes en difficultés dans les domaines agro-sylvo-pastoral et d’en choisir les meilleurs pour une émigration concertée.
Au lieu d’évaluer ce projet et de le redynamiser, à l’heure où l’on parle de centaines de jeunes Sénégalais mourant dans le Sahara et soumis à une traite inhumaine, l’Etat opère tout bonnement un détournement d’objectifs au profit de l’Administration pénitentiaire.
Cela, en laissant en rade des Educateurs qui ont construit ce Centre pendant 50 ans au prix d’énormes sacrifices par la sueur de leur front et leur expertise.
L’Administration pénitentiaire a privilégié la facilité, ce qui n’est pas un honneur pour ce corps. Au lieu de s’approprier de force le lieu de travail des Educateurs et de rééducation des mineurs en difficultés du Sénégal, elle devrait faire preuve de grandeur en construisant leur propre école.
 
Sans doute que plusieurs cadres et autres agents de l’Administration pénitentiaire auraient préféré cette option, preuve de grandeur et de patriotisme.
Hélas, ils sont victimes de mercenaires qui ne sont soucieux que de leur propre gloire. Sûr que tous ceux-ci n’auront pas une mention honorable sur les langues de la prospérité.
 
Aujourd’hui, la réhabilitation du C.A.S de Sébikotane et l’affectation d’une bande de terres dans le foncier du Centre pour la Construction de l’Enap n’est que justice et équité, gage d’une sérénité et d’une paix durable dans ce sous-secteur de la Justice.

 Serigne Saliou Guèye
 

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