Le président du Groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne, a lancé un cri d’alerte ce jeudi sur la situation du chroniqueur Abdou Nguer, actuellement en détention. Dans une publication sur son compte X (ex-Twitter), le patron de presse a exprimé sa vive inquiétude face au sort réservé à ce qu’il qualifie de « prisonnier d’opinion réduit au silence ».
Selon Madiambal Diagne, Abdou Nguer l’a informé de sa décision d’entamer une grève de la faim à partir de 19h30 ce jeudi, une décision qui, selon lui, illustre le désespoir d’un homme victime d’un traitement inéquitable.
« C’est avec tristesse que j’attire l’attention sur son sort. Il est victime d’une injustice et doit répondre devant la justice, alors que ceux qui passent leur temps à insulter et à propager la haine, eux, sont libres », a-t-il écrit avec amertume sur le réseau social.
Placé en détention depuis le 17 avril dernier, Abdou Nguer est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », une infraction souvent dénoncée par les défenseurs de la liberté d’expression comme étant utilisée pour museler les voix critiques dans l’espace public.
L’information a été confirmée par le chroniqueur Mouhamed Ndoye, coordonnateur des actions de « Abdou Dehors ». Joint au téléphone, ce dernier a donné les raisons ayant poussé son ami à adopter cette posture radicale.
« Ce matin (hier), comme tous les jeudis, nous avons rendu visite à notre compagnon de lutte Abdou Nguer. C’est le lieu de préciser qu’il se porte à merveille. Il mangeait et dormait bien jusqu’à cette décision. Il est également en sécurité. Il m’a chargé de remercier l’administration pénitentiaire, qui fait montre d’un grand professionnalisme. Abdou a entamé une grève de la faim. Je précise qu’il n’observe pas la diète pour solliciter une liberté, mais il lutte pour que ses droits soient respectés. Il veut être édifié sur son sort. Il exige que son dossier soit jugé. Qu’il soit condamné à une lourde peine ou non, l’essentiel est qu’il soit jugé, conformément à la loi », explique-t-il.
Selon des informations recueillies par L’Observateur, le dossier du chroniqueur a été transmis au juge d’instruction, après son arrestation pour une publication sur les réseaux sociaux demandant une autopsie du défunt président du Conseil constitutionnel, Badio Camara. Abdou Nguer avait nié être le propriétaire du compte à l’origine du post incriminé, bien que l’auteur présumé ait, par ailleurs, été identifié par les services compétents.
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