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Commerce, minerais et influence : la nouvelle offensive américaine en Afrique

INTERNATIONAL
Jeudi 22 Mai 2025

En Afrique, Washington veut transformer ses ambassades en relais commerciaux. L’administration Trump assume pleinement sa nouvelle ligne diplomatique en Afrique : faire des affaires, miser sur la compétitivité des entreprises américaines et renforcer leur présence économique face à l’influence grandissante de la Chine. Cette réorientation donne une place centrale à la performance commerciale. Elle modifie même les critères d’évaluation des diplomates américains sur le continent.


Commerce, minerais et influence : la nouvelle offensive américaine en Afrique
Pour les responsables américains, la priorité en Afrique change. Christopher Landau, sous-secrétaire d’État, l’a clairement affirmé : la politique étrangère des États-Unis met désormais l’accent sur les affaires et les investissements, plutôt que sur l’aide humanitaire ou les dons. L’objectif est que la diplomatie américaine bénéficie directement aux entreprises et aux travailleurs américains. Dans ce cadre, plus de 1 000 agents spécialisés dans le commerce travaillent dans les ambassades américaines à travers le monde pour aider les entreprises à créer des liens avec d'autres pays. « Nous sommes là pour faire du business », résume M. Landau.

« Du commerce, pas de l’aide »

Ce message a été répété cette semaine en Afrique de l’Ouest par Troy Fitrell, un haut responsable du département d’État. Selon lui, l’Afrique, avec ses 2,5 milliards d’habitants attendus d’ici 2050, représente un énorme potentiel économique. Pourtant, les exportations américaines vers l’Afrique sont encore très faibles, représentant moins de 1 % de leur commerce total. Washington veut donc changer de stratégie. Plutôt que de voir l’Afrique comme un continent à aider, les États-Unis veulent en faire un partenaire commercial stratégique.

Le mot d’ordre est désormais : « Du commerce, pas de l’aide ». Cela signifie plus d’exportations américaines vers l’Afrique, plus d’investissements, et des projets économiques qui bénéficient aux deux parties. Les ambassadeurs américains sont maintenant encouragés à signer des accords économiques. Et cela porte déjà ses fruits : 33 contrats ont été conclus en seulement 100 jours, pour un montant total de 6 milliards de dollars. Un sommet États-Unis–Afrique est prévu cet automne pour renforcer cette nouvelle dynamique.

L’Afrique des Grands Lacs dans le viseur américain
A Kinshasa, le Conseiller Afrique de Donald Trump confirme des discussions  sur les minerais critiques et insiste sur la paix et le respect de  l'intégrité et la souveraineté de la RDC |
L’un des exemples concrets de cette nouvelle approche se trouve dans la région des Grands Lacs, notamment en République Démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda. Alors que des discussions politiques sont en cours pour ramener la paix dans l’est de la RDC, les États-Unis avancent déjà sur le plan économique, notamment dans le domaine des minerais stratégiques comme l’étain, le tungstène, le tantale et le cobalt, très utilisés dans les téléphones, les batteries ou les technologies modernes. Le 13 mai dernier, une lettre d’intention a été signée entre une grande entreprise minière rwandaise, Trinity Metals, et des partenaires américains, pour créer une chaîne d’approvisionnement directe entre le Rwanda et les États-Unis.

Ce projet a été soutenu par la diplomatie américaine. Interrogé sur cette accélération, Troy Fitrell a été clair : « Il ne faut pas attendre des années pour agir. Les choses doivent aller vite ». Pour lui, les États-Unis agissent avec l’accord des deux pays, RDC et Rwanda, qui ont eux-mêmes demandé l’implication américaine. Le Rwanda, qui dispose déjà d’usines de transformation de minerais, est en avance dans ce partenariat.
Kagame, Trump advisor discuss regional security, US investments - The New  Times
En RDC, certains responsables commencent à s’inquiéter de cette dynamique. Ils appellent à impliquer des experts congolais qualifiés dans les discussions économiques, afin de s’assurer que les intérêts de leur pays soient bien protégés et pris en compte. Une nouvelle ère de coopération ? Ce changement de ton montre que les États-Unis ne veulent plus se limiter à donner de l’aide humanitaire, mais cherchent à construire des relations économiques solides avec l’Afrique, basées sur des investissements, des partenariats et des bénéfices partagés. Mais cette approche pose aussi des questions sur l’équilibre des intérêts et sur la capacité des pays africains à négocier des accords équitables et durables.

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