
« Maintenant que les rapports sont disponibles, il faut les analyser sérieusement », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de respecter les délais de publication à l’avenir. Selon lui, « la finalité d’un rapport trimestriel est de permettre aux différents acteurs, y compris l’Assemblée nationale et les partenaires sociaux, d’avoir une visibilité en temps réel sur l’exécution budgétaire afin de corriger les écarts avant la fin de l’exercice ».
Un déséquilibre budgétaire préoccupant
L’analyse des chiffres du rapport T1 met en lumière un déséquilibre notable : les dépenses publiques, qui dépassent 1 400 milliards Fcfa, restent largement supérieures aux recettes mobilisées, qui s’établissent à 1 027 milliards Fcfa. De plus, les investissements exécutés par l’État sont extrêmement faibles, ne dépassant pas 2,64 milliards Fcfa au cours du premier trimestre 2025.Face à cette situation, Maleine Amadou Niang appelle à poursuivre les réformes des finances publiques et à renforcer la transparence budgétaire. « Il faut continuer à faire de la transparence un levier des finances publiques et publier les rapports dans les délais. Nous encourageons également la volonté exprimée par le directeur général du budget d’améliorer l’exhaustivité des informations financières et de bien classifier les ressources liées à la dette publique », a-t-il indiqué.
Relancer l’économie sans asphyxier le contribuable
S’il reconnaît la nécessité d’élargir la base fiscale, l’expert alerte cependant sur les risques d’une pression fiscale excessive qui pourrait étouffer les contribuables et ralentir l’activité économique. Selon lui, il est essentiel de stimuler les secteurs moteurs de l’économie sénégalaise, notamment l’agriculture, les BTP, les mines et certains services stratégiques.« Il faut permettre à ces secteurs de continuer à créer de la richesse, ce qui entraînera une augmentation de la consommation et des investissements. C’est ainsi que l’on pourra véritablement relancer l’économie », soutient-il. Il propose que l’État lance des projets phares qui favoriseront la participation du secteur privé national et généreront des recettes supplémentaires.
Une relance par l’investissement public
Pour l’expert de l’IBP, la mise en place d’une politique de relance économique basée sur les dépenses publiques est indispensable. Avec des niveaux d’investissement aussi faibles, il sera difficile de créer des marges budgétaires suffisantes pour honorer les engagements en matière de dette et répondre aux attentes des populations.Il rappelle que l’investissement ne se limite pas aux infrastructures productives, mais inclut également les secteurs sociaux essentiels tels que la santé, l’éducation, l’hydraulique et l’assainissement. Ces investissements, bien qu’ils n’aient pas de retour financier immédiat, sont stratégiques pour le développement durable du pays.