À quelques semaines de l’ouverture du Dialogue politique national, la société civile sénégalaise refuse de se contenter d’un rôle d’observatrice. Réunies autour du trio ONG 3D, COSCE et GRADEC, plusieurs organisations ont lancé un atelier de préparation stratégique, avec le soutien de l’Union européenne à travers le programme Saxal Jamm.
L’objectif : structurer une participation forte, crédible et inclusive afin de peser pleinement sur les discussions à venir, qui porteront notamment sur la démocratie, les élections et les réformes institutionnelles. Mais derrière cette mobilisation se cache aussi une inquiétude : éviter que les appels au boycott de certains acteurs politiques ne vident ce dialogue de son essence.
« L’absence à la table des négociations constitue une atteinte à la démocratie », alerte Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D. Pour lui comme pour beaucoup d'autres, le dialogue est non seulement une opportunité mais un devoir républicain, surtout dans un contexte marqué par les tensions et les clivages.
Une voix citoyenne structurée pour peser dans les débats
Déterminée à jouer un rôle de médiation, la société civile appelle l’ensemble des forces vives — partis politiques, syndicats, mouvements citoyens — à s’impliquer activement dans le processus. Un mémorandum collectif est en cours d’élaboration afin de faire entendre la voix des citoyens, au-delà des cercles décisionnels traditionnels.
Cette démarche se veut inclusive, en mettant l’accent sur la participation des femmes, des jeunes, des personnes en situation de handicap et des ambassadeurs de la paix. Pour les organisateurs, il s’agit d’initier un véritable dialogue citoyen, représentatif de la diversité sociale et des aspirations populaires.
« Ce processus va au-delà des intérêts politiques : c’est un acte de préservation de la démocratie sénégalaise », affirme à nouveau Moundiaye Cissé.
Préserver la cohésion et l’esprit démocratique
Dans un climat politique marqué par les crispations et les incertitudes, l’absence de dialogue ferait courir un risque réel d’approfondissement des fractures sociales et politiques. C’est pourquoi cette phase préparatoire est perçue comme un moment décisif pour sauvegarder l’esprit participatif et pluraliste de la démocratie sénégalaise.
La société civile entend ainsi recentrer le débat sur l’intérêt général et rappeler que la démocratie ne peut se construire sans l’engagement collectif, ni sans la parole des citoyens.
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