
Pointées du doigt pour leur usage présumé excessif de la force, les unités de police impliquées sont désormais au centre d’une vive polémique. Face à l’émotion nationale, le chef de l’État n’a pas esquivé ses responsabilités. « Aucune opération de maintien de l’ordre ne saurait justifier la perte de vies humaines. Que des citoyens meurent lors d’interventions policières ne doit en aucun cas devenir une fatalité », a-t-il déclaré avec fermeté.
Visiblement ému, le président a révélé avoir visionné les images des deux interventions, qu’il a qualifiées d’« insoutenables et inacceptables ». Il a souligné que les enquêtes ouvertes seront menées « en toute indépendance et impartialité », avec un objectif clair : « situer toutes les responsabilités, à tous les niveaux ». Et d’avertir : « Les sanctions nécessaires seront appliquées avec toute la rigueur et la froideur qu’impose la gravité des faits. »
Au-delà de la gestion immédiate de la crise, cette prise de parole présidentielle résonne comme un signal fort en faveur d’un changement de culture au sein des forces de sécurité. Déjà, dans les rues de Cambérène et Rosso, mais aussi sur les réseaux sociaux, la colère gronde. Familles des victimes, leaders communautaires et voix de la société civile réclament non seulement justice, mais aussi une réforme structurelle des méthodes de maintien de l’ordre.
Le président Diomaye Faye, élu sur la promesse d’un État éthique et d’une gouvernance responsable, est désormais confronté à une exigence de cohérence : traduire cette volonté en actes concrets pour restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. La nation attend des réponses. Et, plus que jamais, elle attend des actes.