
Le politologue et ancien ministre porte-parole de la présidence, Yoro Dia, s’est exprimé ce dimanche sur les ondes de la Radio Futurs Médias (RFM) au sujet de l’appel au dialogue lancé par le président Bassirou Diomaye Faye. À ses yeux, ce dialogue politique ne serait qu’un prétexte visant à élargir les prérogatives du Premier ministre, Ousmane Sonko.
« Il s’agit d’un dialogue destiné à donner plus de pouvoirs au Premier ministre, parce qu’il est légitime politiquement », affirme-t-il. Pour Yoro Dia, le Sénégal n’a nullement besoin de revoir en profondeur son architecture institutionnelle. « Nous n’avons pas besoin d’un régime parlementaire, ni de présidentialisme exacerbé. Le système en place fonctionne bien, il faut juste le consolider. »
"Les institutions ne doivent pas être sacrifiées à l’ambition d’un homme"
L’ancien ministre insiste : les institutions doivent primer sur les ambitions personnelles. « Ce sont les hommes politiques qui doivent s’adapter aux institutions, et non l’inverse. » Il appelle à recentrer le débat sur les véritables priorités du moment, qui sont, selon lui, d’ordre économique. « Le Sénégal ne fait pas face à une crise politique ou démocratique, mais à une crise économique. L’économie est aujourd’hui à l’arrêt », alerte-t-il.
Un dialogue perçu comme inutile
S’il reconnaît le principe du dialogue comme légitime dans une démocratie, Yoro Dia le juge néanmoins inopportun dans le contexte actuel : « C’est une perte de temps », tranche-t-il. À ses yeux, les urgences nationales ne résident pas dans les réformes politiques, mais bien dans la relance économique et la réponse aux attentes sociales.
Critiquant la posture du Premier ministre, il déplore : « Ousmane Sonko, tout en étant chef de la majorité, se présente devant l’Assemblée nationale pour affirmer qu’il n’y a pas matière à s’opposer. Cela révèle, selon moi, la nature même du Pastef, qui est davantage un mouvement de fanatisme qu’un parti de conviction. »
Une opposition qualifiée de "résidus"
Dans un ton très critique, Yoro Dia va jusqu’à qualifier l’opposition actuelle de « résidus », et remet en question la sincérité de l’appel au dialogue, au regard du contexte politique tendu et des positions tranchées de certaines formations.
Pour conclure, il rappelle les propos mêmes d’Ousmane Sonko lors de son discours au Grand Théâtre, des propos qu’il partage : « Le Sénégal n’a pas un problème politique, mais un problème économique. » Pour Yoro Dia, c’est à cette réalité qu’il faut répondre en priorité.