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​Barthélémy Dias tourne la page Taxawu Sénégal : vers une nouvelle aventure politique en solo

POLITIQUE
Mercredi 14 Mai 2025

Après un long compagnonnage au côté de Khalifa Sall, d'abord au Parti socialiste puis au sein du mouvement Taxawu Sénégal, Barthélémy Dias, maire de Dakar, a pris la décision de tracer son propre sillon dans l'arène politique. Une séparation sans fracas, mais aux conséquences stratégiques importantes pour une opposition sénégalaise déjà morcelée.

Une rupture cordiale, mais lourde de sens
L'annonce a été faite ce week-end lors d'une rencontre au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) à Dakar, consacrée au bilan de la première phase de restructuration de Taxawu Sénégal. Khalifa Sall y a salué, avec respect, l'engagement passé de son fidèle compagnon, tout en officialisant sa volonté de poursuivre désormais seul. « Barthélémy Dias a décidé de suivre son propre chemin politique. Il l'a fait avec respect, et nous lui souhaitons bonne chance », a déclaré Mamadou Léopold Mbaye, président de la commission scientifique de Taxawu Sénégal.

La fin d'une parenthèse et le début d'une quête d'autonomie
Depuis plusieurs mois, des tensions internes et des divergences stratégiques couvaient. Certains proches du maire de Dakar estimaient que son alignement sur Khalifa Sall avait limité sa marge de manœuvre. D'autres pointaient le manque d'organisation du mouvement et des choix politiques contestables. En 2022, élu maire de Dakar, Barthélémy Dias apparaissait comme une figure centrale de l'opposition. Mais en 2023, sa liste Sàmm Sa Kàddu n'a obtenu que trois sièges aux législatives. Ce revers, combiné au score modeste (1,56 %) de Khalifa Sall à la présidentielle de 2024, a nourri sa volonté d'émancipation.
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Un paysage politique en recomposition
La décision de Dias intervient dans un contexte de recomposition politique accélérée. Pastef, le parti du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, domine le paysage politique. L'opposition traditionnelle, elle, peine à se restructurer. Dans ce contexte, Barthélémy Dias espère offrir une alternative plus audible, notamment pour les jeunes et les classes populaires.
Mais cette séparation met aussi en lumière une dynamique récurrente au Sénégal : la difficulté des figures montantes à percer le plafond de verre générationnel. De l'intérim d'Aminata Mbengue Ndiaye au Parti socialiste à la longévité d'Abdoulaye Wade au PDS, en passant par Moustapha Niasse qui a cédé la tête de l'AFP à 85 ans, les successions politiques tardent souvent à se concrétiser.

Seul face à l'avenir
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En rupture avec ses anciens alliés de Pastef qui souhaitent l'écarter de la mairie de Dakar, et désormais séparé de Khalifa Sall, Barthélémy Dias se retrouve face à une page blanche. Son avenir politique dépendra de sa capacité à se définir en dehors de toute tutelle et à créer un espace propre dans une opposition en quête de renouveau.
Sera-t-il capable de structurer un mouvement suffisamment puissant pour exister face au mastodonte Pastef et d'incarner une troisième voie crédible ? La réponse dépendra autant de sa stratégie que de sa capacité à mobiliser autour d'un projet clair et rassembleur. Une chose est certaine : avec ce choix audacieux, Barthélémy Dias entre dans une nouvelle étape de sa carrière politique.

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