
Lors de l’audience tenue le 15 mai 2025 devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, les avocats d’Assane Guèye, alias Azoura Fall, et d’El Hadji Ousseynou Kaïré ont plaidé en faveur de leur mise en liberté provisoire. Le juge a accédé à la requête concernant Azoura Fall, invoquant son état de santé, mais a rejeté celle relative à El Hadji Ousseynou Kaïré. Le procès, initialement prévu à cette date, a été reporté au 22 mai 2025.
Plaidoiries de la défense
Me Brice Dasilva a affirmé que les deux prévenus, bien connus du public, disposaient de solides garanties de représentation. Me Souleymane Soumaré a dénoncé l’ampleur donnée à l’affaire : « Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’Azoura qu’il ne devrait pas bénéficier de la liberté provisoire. Il est domicilié, présente des garanties fiables et son état de santé plaide en sa faveur. »
Me Saïd Larifou a souligné qu’Azoura s’était présenté de son propre chef aux autorités, ce qui, selon lui, rend irrecevable toute remise en question de sa volonté de comparaître. De son côté, Me Faramara Faty a défendu l’engagement citoyen des prévenus : « Ce sont des jeunes impliqués dans la sensibilisation des populations. Leur place n’est pas en prison. »
Me Bamba Cissé a insisté sur le caractère volontaire de la reddition d’Azoura et le contexte de l’arrestation de Kaïré, interpellé devant la Division de la cybersécurité. Il a dénoncé une répression ciblée, précisant qu’Azoura souffrait de troubles psychiatriques, certificat médical à l’appui. Selon lui, le trouble à l’ordre public a cessé depuis leur arrestation.
Me Ciré Clédor Ly a pour sa part dénoncé une détention arbitraire : « Azoura voulait simplement montrer des marques de torture. Les faits remontent à neuf mois, il n’y a pas de flagrance. Le procureur a violé la loi en ne les jugeant pas immédiatement. Je ne demande pas une liberté provisoire, mais une liberté d’office, conformément aux articles 127, 618, 623, 248, 256 et 381 du Code de procédure pénale. »
Position du parquet
Le représentant du ministère public s’est fermement opposé à toute mise en liberté, rappelant que les circonstances de l’interpellation d’Azoura ne pouvaient être ignorées : « On parle de son état de santé, mais on oublie que les forces de l’ordre ont dû le rechercher comme un terroriste. » Il a également souligné que les articles invoqués par la défense relèvent de la phase d’instruction, et non du flagrant délit.
Verdict du tribunal
Le tribunal a finalement ordonné la mise en liberté provisoire d’Azoura Fall, tout en maintenant El Hadji Ousseynou Kaïré en détention. Un geste qui n’a pas suffi à apaiser Azoura, qui a refusé de quitter la barre en déclarant : « Je ne peux pas être libéré sans mon ami Kaïré. »